La montagne, espace unique d'un loisir sans mesure ?

Abstract

Résumé. — La montagne a-t-elle une spécificité parmi les espaces que pratiquent et regardent les citadins ? Considérer ainsi la pratique de la montagne dans ses relations avec la vie sociale urbaine, c'est s'interroger sur le rôle de cet «ailleurs», sur ses rapports avec «l'ici», le quotidien, la ville. La recherche résumée dans cet article s'appuie sur des entretiens préparant une enquête lourde (119 variables et 412 individus) réalisée dans l'agglomération paloise auprès de «montagnards» et complétée par une enquête par téléphone, auprès de 342 abonnés, évaluant la représentativité de la première. Une forte connivence apparaît entre les sports de montagne et la ville. C'est dans la ville romantique que furent conçues les montagnes telles que les «voient» ceux qui les pratiquent; c'est dans les populations urbaines favorisées que se recrutent les «montagnards». Parmi elles, la disproportion entre cadres salariés et patrons autorise une hypothèse : la montagne aurait rôle compensatoire, en particulier d'une activité professionnelle trop peu exigeante et valorisante pour ceux qui ont été formés à une «éthique de la besogne», Des perspectives sont ouvertes permettant d'aborder d'une nouvelle façon l'inégalité des sexes et la sur-représentation des jeunes; elles appellent d'autres travaux.

La forme transmoderne des pratiques récréatives de nature

“…21 Dans la continuité du propos précédent, les pratiques touristiques avaient pour habitude de s'inscrire dans ce qu'un collectif de géographes (Bourguet et al, 1989) (Daudet, 2004 ;Berthelot-Corneloup, 2008) en repensant la pratique de l'itinéraire qui ne se réduit plus à une conquête du sommet, mais se concentre sur le vécu d'expériences humaines, spirituelles, culturelles et sportives pensées dans la globalité du voyage.…”