La consommation illégale de musique numérique : Y résister ou se l’approprier ?

Abstract

La consommation de musique sous une forme numérique, en partie favorisée par le téléchargement illégal, entraîne une remise en cause de la position des acteurs traditionnels de cette filière. La mise en perspective des résistances de ces derniers et des usages émergents des consommateurs permet de relire les enjeux de ce secteur en pleine recomposition autour de la matérialité du numérique, de la place des intermédiaires sur ce marché, et de la moralisation de ces modes de consommation comme sources de valeur dans l’usage .

Consumers’ neutralization strategies to counter normative pressure: The case of illegal downloading

“…Several of the respondents in this research spoke of their fear of being directly targeted by the authorities and of losing internet access. However, these types of measures take a normative angle; they tend to consider deviant behaviour as fundamentally negative and dysfunctional (Garcia-Bardidia et al, 2012). They ignore the fact that ‘the history of technology is fundamentally a history of improper use’ (Denegri-Knott, 2006).…”

“…The culture industry has always tended to stigmatize new uses, to hold on to a vision of its market as the sale of the physical medium and of its profession as the reproduction of these physical media. This vision is no longer in line with trends in music consumption, which is more and more focused on use and experience rather than on possession (Garcia-Bardidia et al, 2012). Future technological evolutions that promote instantaneous sharing (Deezer, Qobuz, web radio with playlists, sharing favourite songs on Facebook) should accentuate this trend, making the current position untenable.…”

“…Although the illegal copying of cultural products is not a new phenomen, 1 the boom in digitization techniques and the internet has seen the development of the phenomenon on an industrial scale and contributed to the destabilization of the sector (Cammaerts, 2011; Harris and Dumas, 2009). One of the main ripostes of players in the industry, along with a slow evolution in their product ranges and legal action is to carry on a ‘legitimacy war’ (Giesler, 2008), aiming to stigmatize deviant behaviour and to strengthen the normative pressure on the basis of intellectual property law (Denegri-Knott, 2004, 2006; Garcia-Bardidia et al, 2011, 2012). So far these initiatives have not significantly changed illegal downloading practices (Dejean et al, 2010; Roberston et al, 2012) and come up against a paradoxical phenomenon: most of those who take part in illegal downloading consider this activity as acceptable, but at the same time defend the copyright laws!…”

Les consommateurs de contrefaçon : le prix n’est pas la seule motivation

“…Le piratage a été étudié à travers le téléchargement illégal (Cox et al, 2010), les pratiques numériques dites déviantes (Garcia-Bardidia et al, 2011), la consommation illégale de musique numérique -copie et téléchargement illégal (Garcia-Bardidia et al, 2012), avec des approches méthodologiques variées (enquêtes par questionnaires, sociologie des usages). Le piratage se distingue de la contrefaçon par son objet : des biens immatériels et des oeuvres de l'esprit, musique, films ou logiciels (Eisend et Schuchert-Güler 2006).…”

Chapitre 3. Les digital natives sont-ils des consommateurs plus « résistants » ?

“…ou sur les réseaux socionumériques en particulier(Kelly et al, 2010) ces derniers étudient justement le cas des adolescents de 13 à 17 ans.Puis, les comportements typiques des environnements numériques seront examinés tels que le téléchargement illégal(Cox et al, 2010), les pratiques numériques dites déviantes (Garcia-Bardidia et al, 2011), la consommation illégale de musique numérique -copie et téléchargement illégal(Garcia-Bardidia et al, 2012). Sans faire d'hypothèse générationnelle, notons que l'âge est le principal facteur explicatif du téléchargement illégal d'après les résultatsde Cox et al (2010).…”