La géographie, en abordant conjointement les espèces et leurs milieux, représente une passerelle féconde entre les sciences humaines et sociales et les sciences de la nature pour traiter du partage de territoire entre humains et non-humains, dont l’Animal est un représentant au caractère heuristique particulièrement marqué. Pour saisir les conditions du partage de territoire entre l'Homme et l'Animal, il faut comprendre le(s) territoire(s) de chacun, leurs fonctionnements, leurs interactions, leurs dynamiques, leurs adaptations respectives ainsi que leurs conjugaisons à la fois spatiales et culturelles. Cela, parce que le territoire des uns (des hommes) crée le territoire des autres (des animaux) et réciproquement. En France, des initiatives récentes ont fait émerger une géographie « humanimale » très influencée par une approche culturaliste. Ce numéro des Annales de Géographie se veut complémentaire de cette approche, en abordant la question à l’interface entre écologie et géographie. Nous retraçons la place de l’Animal en géographie afin de mieux comprendre comment il peut être modèle de nos rapports à l’environnement, surtout dans un contexte ou les territoires de rencontre entre humains et animaux se multiplient.