Pour les linguistes, l'exemple est une auto-reformulation (De Gaulmyn, 1987; Gülich et Kotschi, 1987) qui présente une situation prenant la forme d'une paraphrase avec expansion (Gülich et Kotschi, 1987). Gülich et Kotschi (1987) parlent d'autoreformulation dans le sens où le locuteur réélabore lui-même son propre discours (déjà évoqué ou non) à travers l'exemple. La paraphrase est composée, d'une part, d'un énoncé source (l'exemplifié) et, d'autre part, d'un énoncé reformulateur (l'exemplifiant). Le lien entre ces deux composantes peut être ou non explicitée par l'orateur (Fossion et Faulx, 2015). La notion de paraphrase avec expansion recouvre le fait que l'énoncé reformulateur est plus étendu que l'énoncé source et se caractérise par « l'ajout d'éléments supplémentaires à caractère non définitoire » (Roquelaure, 2016, p. 66). Autrement dit, l'exemple va au-delà d'une définition, il l'illustre, lui donne vie, l'enrichit, la nuance. Certains auteurs précisent qu'un exemple peut être : suscité par le locuteur lui-même (auto-initié) ou faire suite à une demande de l'interlocuteur (hétéro-initié) (Blondel, 1996); produit dans l'immédiateté du discours (spontané) ou prévu en amont lors de la préparation du discours (planifié) (Zodik et Zaslavsky, 2008); signalé ou non par des marqueurs lexico-sémantiques tels que « par exemple, prenons l'exemple de, imaginons que, exemple… » (Roquelaure et Garcia Debanc, 2015).