Le phénomène des réfugiés commence à être considéré comme un objet d’étude pertinent dans les security studies , sous l’influence des théories des « nouvelles guerres » qui soulignent le rôle des acteurs non étatiques dans les dynamiques de conflit. L’article questionne cependant l’association systématique qui est faite entre flux massifs de réfugiés et débordement régional de conflit, articulée autour de la figure du « réfugié combattant ». La comparaison entre les situations des Palestiniens et Irakiens exilés au Moyen-Orient suggère que ce sont davantage les rapports de puissance interétatiques qui déterminent la régionalisation d’un conflit, conditionnant et instrumentalisant les mobilisations des réfugiés. Cela explique que contrairement au cas palestinien et malgré la similarité du profil et du volume des réfugiés, on n’assiste pas à un débordement de la crise irakienne.