À quelle échelle la morphologie urbaine joue-t-elle sur les comportements de navettage ? D’un côté, la nature du quartier (résidences unifamiliales, appartements, vétusté du bâti, organisation de la voirie…) pourrait avoir un effet sur les modes de déplacement, et certaines interventions urbanistiques adoptent cette hypothèse. De l’autre côté, la localisation du quartier au sein de la métropole (quartier central, périphérique, transport en commun) a aussi une influence certaine. Dans cet article, nous nous demandons si la nature des quartiers de résidence (ou de travail) influe sur les comportements de navettage, et si cet effet est un effet indépendant ou s’il ne fait que refléter la distance des différents types de quartiers au centre-ville. Nous montrons que la nature des quartiers a très peu d’influence indépendante sur ces comportements. Nous suggérons donc que c’est l’aménagement à l’échelle métropolitaine (recentrage des résidences, léger décentrage des emplois) plutôt qu’à l’échelle des quartiers, sur lequel il serait primordial de réfléchir et d’agir si l’on veut modifier durablement les comportements de navettage.