En partant du principe que la caricature constitue une « trace » du temps car « elle est un manifeste : politique, sociologique et psychologique » (Lévy Suze, 1994), l’objet de cet article est de décrypter comment certains dessins déformés ont contribué à façonner l’histoire sociale des représentations sportives, notamment dans le cadre d’une histoire culturelle. Il s’agit d’analyser les regards portés par divers caricaturistes sur les sœurs Goitschel en s’appuyant particulièrement sur les travaux à propos des visual studies . L’idée est de montrer de quelle façon les caricatures, en tant qu’art sportif, permettent une meilleure compréhension de l’histoire du sport. Marielle et Christine Goitschel, toutes deux championnes olympiques de ski alpin en 1964 restent ancrées dans la mémoire du sport français et associées à certains stéréotypes diffusés dans l’imaginaire collectif. Pour ce faire, l’étude s’appuie sur un corpus de six dessins, produits par trois dessinateurs aux sensibilités éparses et issus de différents organes de presse français des années 1960.