L'aide à domicile face aux services à la personne et registres d'action contradictoires : des politiques aux organisations

Abstract

3. Traduction législative du « Plan de développement des services à la personne », appelé aussi Plan Borloo. LA REVUE DE L'IRES N° 64 -2010/1 personne » vient d'abord du fait que la prestation est réalisée au domicile des particuliers. Ce choix n'est pas récent dans les nomenclatures d'activité de services : lorsque le produit est diffi cilement saisissable et complexe, la tentation d'opérer des regroupements selon des critères objectivables existe. Les nomenclatures font alors rarement référence au service qui accompagne la vente du produit, et encore moins aux usagers.Cet ensemble d'activités semble s'accommoder d'une telle logique : dans les « services à la personne », on retient le critère dominant du lieu de prestation, en l'accompagnant d'un critère vaste de « service », vers des « personnes » considérées indistinctement. Ce critère du domicile est pourtant réducteur pour deux raisons. D'abord parce que de nombreuses activités de service réalisées au domicile des particuliers sont hors du champ des services à la personne (l'artisanat par exemple). Ensuite parce que des logiques singulières des besoins -et donc de profi ls d'usagers -demeurent sous exprimées dans ce regroupement : qu'y a-t-il de commun, par exemple, entre un coach sportif pour cadre supérieur, une activité de ménage réalisée pour un couple Encadré 1

Evolution des référentiels politiques dans l’aide à domicile

“…Tantôt reconnues comme des activités sociales et médico-sociales (loi du 2 janvier 2002), tantôt considérées comme un gisement d'emplois (loi dite Borloo de 2005), ces activités sont au coeur des politiques publiques, qu'il s'agisse de politiques sociales, fiscales ou de l'emploi. Les acteurs historiques du secteur, les associations, sont ainsi confrontés à la nécessité de s'adapter aux différentes orientations politiques (Petrella, 2012), qui peuvent différer, voire entrer en contradiction entre elles (Devetter et al, 2015 ;Jany-Catrice et al, 2010). Or ces changements d'orientations politiques, et notamment l'ouverture à la concurrence engagée depuis 1996, concrétisée en 2005 et confirmée par la récente loi de décembre 2015, se répercutent sur les associations.…”