L’acceptabilité au prisme du stockage géologique de CO₂ : retour sur un débat non émergé

Abstract

L’acceptabilité sociale, notamment des techniques de géo-ingénierie (et plus particulièrement d’ingénierie du sous-sol), est réputée poser problème et limiter le déploiement de ces technologies. En se fondant sur le cas de la capture et du stockage géologique de CO2 (CSC) en Europe, l’article met en évidence, au travers d’une comparaison de tentatives de déploiement et d’une analyse de presse, le fait que même si la faible acceptabilité du CSC est un des facteurs qui limite son déploiement, celle-ci semble avoir un rôle moindre dans ses difficultés au regard des fragilités de son portage politique et son modèle économique, voire la maturité de cet assemblage technologique. Le CSC est donc moins confronté à un rejet massif qu’il ne souffre d’un manque de portage industriel et politique. En fait, c’est surtout l’absence d’un véritable débat autour de cet assemblage de technologies que révèle l’analyse des débats autour de l’acceptabilité sociale de cette manière de lutter contre le changement climatique.

Ecological modernisation wanderings: ambivalent framing and unstable coalitions in the development of Carbon Capture, Utilisation, and Storage (CCUS) in France

“…French companies and research centres did develop CCUS technologies, with the help of European and national grants (INERIS, 2017, pp. 39-44;Pigeon, 2016), and CCUS became integrated into the 2020 National low-carbon strategy as a contribution to the 2050 carbon neutrality goal (MoE, 2020;Chailleux & Arnauld de Sartre, 2021;O'Neill & Nadaï 2012). This constitutes a seeming French paradox which we analyse in this paper: why did French actors invest, and why are they still investing, in CCUS despite low domestic prospects and so few outcomes?…”

“…Nevertheless, it was put back on the agenda with the 2014 IPCC report and COP21 as a solution for the further decarbonisation of the industry and the development of negative carbon emissions thanks to BECCS (Bio-Energy with Carbon Capture and Storage) (Aykut et al, 2018;IPCC, 2014). Beyond the usual factors found in the literature (economic model, storage availability, social acceptability, and political support (Hansson et al, 2022;Minx et al, 2018;IEA, 2016;Chailleux & Arnauld de Sartre, 2021;Bertrand du Chazaud et al, 2018)), we focus here on the internal dimensions of the French coalition supporting CCUS. This leads to a better understanding of what contributed to limiting the development in of CCUS in France, and how reframing processes within the coalition limited the ability to convince external stakeholders about making CCUS an option in fighting climate change.…”