Intimité et lien intime

Abstract

Résumé Si la notion d’intimité est encore peu explorée en psychanalyse, l’analyse de textes psychanalytiques y faisant référence nous permet d’approcher les conditions de sa mise en place et la dynamique psychique qu’elle sous-tend. Dès lors il apparaît qu’intime et secrète, l’intimité entre deux êtres, engagée dans un rapport de confiance et de séduction, est un espace relationnel “hors du commun” dans lequel les sujets se mettent insatiablement en quête d’un savoir par l’autre sur l’énigme du manque. Car cette expérience relationnelle, vécue dans un temps limité, attire en rappelant “étrangement” des interrogations primitives relatives aux sources du désir. Cette intimité, dynamisée par le manque et dans laquelle se transfèrent des éléments de l’histoire, conduit dès lors à un lien profond et privilégié. Les défaillances de l’intimité tiennent à la non reconnaissance de l’altérité et au désir de combler le manque par l’autre.

Aux frontières de l’intime au sein d’une famille éclatée

“…En effet, le caractère « profond » de la relation, créée dans l'intimité et qui la définit, s'associe à une autre qualité qui est celle du secret : « l'intimité est ce qui est intérieur et secret ». Le mot même de secret met l'accent sur la séparation et donc sur le rapport d'altérité (Chevalérias, 2003). Si le terme d'intime est au fondement de toute relation thérapeutique, Freud (1912) utilise pour la première fois le terme Intimität, pour souligner que la confiance au médecin permet au patient d'accéder avec moins de difficultés à la part la plus cachée de lui-même.…”