Habiter avec l’autre : identités et altérités dans les styles d’habiter polytopiques

Abstract

Dans quelle mesure « l’étranger » existe-t-il encore dans une société-Monde où l’étrangeté s’estompe en raison de la dissémination planétaire des images de lieux géographiques et du développement intensif, systémique et multifactoriel de la mobilité et des déplacements ? La réflexion porte sur les manières d’habiter polytopiques et les référents géographiques de l’identité et de l’altérité mis en place par les pratiques des lieux géographiques multiples. La proposition développée ici vise à réfléchir en termes d’habiter avec l’autre, devenu le problème de l’individu géographiquement pluriel. Car la dichotomie eux/nous contenue dans le terme « étranger » n’est plus à elle seule pertinente dans la civilisation urbaine pour comprendre et gérer les identités plurielles.

Notre‐Dame‐des‐Landesor Redefining the Relationship to Space through the Territorial Embeddedness of a Struggle

“…), or ideologies (type of food, management of uses and exchanges about it, including meetings with the inhabitants, etc.). Accordingly, “inhabiting” corresponds to a sense of belonging to a place, structuring the group identity, while constituting a key point of reference in the construction of an individual identity and their relationship to space (Stock 2011). As the remarks of Camille illustrate, the identity process is constructed on various levels, first of all at site level, the place where we live and which inhabits us, in his case the No Name locality, and subsequently as an occupant of a wider territory, that of the ZAD:

For instance, I am fine in the East, in a non‐motorised area, without electricity for the moment, I like it, and it fits in with my criticism of civilization … More precisely because it is an area where there is no chainsaw, there is no exploitation other than the paths … And if I want to stay in this part, it is actually so there are still people who defend the fact that this corner, we’ll leave it in peace, I really want to advocate for there being a corner where the human footprint is not as prominent.

…”

“…These political and geographical positions are some of the ways to stand out within the different groups and to place themselves in the struggle, as shown by Arampatzi (2017), regarding the spatial divide of the Syntagma that revealed internal contradictions leading to hybrid spatialities. Mathis Stock (2011:58), translating Norbert Elias (1994:210), highlights an important fact at this stage of the analysis: “One structural characteristic of the most developed modern societies is that by assigning what makes humans different from one another, their identity‐I is of a higher value than what they have in common with each other, their identity‐Us. The first takes precedence over the second”.…”

What motivates so many walkers to renew their journeys on the itineraries to St James of Compostela?

“…Sur le plan théorique, plusieurs apports fondamentaux ont nourri cet article. Il s'inscrit en premier lieu dans le prolongement des travaux qui interrogent l'influence des contextes spatiaux et de l'espace géographique sur les liens et les échanges sociaux qui peuvent se nouer en contexte touristique (Rémy, 2000 ;Stock, 2011 ;Coëffé, 2013). Il se nourrit également de travaux en géographie sociale, qui traitent plus spécifiquement des représentations, des imaginaires spatiaux (Debarbieux, 1998(Debarbieux, , 2015 et de l'espace en tant que production sociale (Di Méo, 2001 ;Di Méo, Buléon, 2005).…”

“…(…) Et puis on n'avait pas envie de parler du travail parce qu'on est en vacances [rires] ! Aux côtés du plaisir d'effectuer de nouvelles rencontres, c'est donc aussi l'envie de se confronter à une altérité(Gay, 2009 ;Stock, 2011) suffisamment limitée pour être sécurisante, qui semble motiver autant d'individus à revenir marcher sur les chemins de Compostelle.…”