Genre et lutte contre la ‘radicalisation’. La gestion sexuée du ‘risque’ religieux en prison

Abstract

L’implication de femmes dans un projet d’attentat à Paris en septembre 2016, ainsi que les retours de Syrie, semblent conduire les autorités pénitentiaires à repenser la politique de lutte contre la ‘radicalisation’, qui ne concernait jusqu’à présent que les hommes détenus. Pour situer ce possible changement de référentiel, on se propose de revenir sur un matériau ethnographique recueilli en 2011-2012 à l’occasion d’une enquête sur la religion en prison dans huit établissements pénitentiaires, dont trois établissements accueillant des femmes. On montre ainsi comment la façon dont est pensée la violence des femmes, mais également dont est conçue leur détention, conditionne fortement les représentations qui sont attachées à leur religiosité et en particulier le caractère jugé peu menaçant de cette dernière. On s’attache également à mettre au jour certains des effets de cette gestion sexuée du ‘risque’ religieux en prison.

Living Islam in Prison: How Gender Affects the Religious Experiences of Female and Male Offenders

“…Research on Muslim male prisoners addresses several topics, such as the construction of the "Muslim prisoner" social category often linked monolithically with extremism (Beckford et al 2007;De Galembert 2020;Schneuwly Purdie 2011), Muslim chaplaincies and the equal access of Muslim inmates to religious provision (Beckford et al 2007; de Galembert 2019;Gilliat-Ray 2013;Rhazzali 2016;Schneuwly Purdie 2013), their religiosities and the impact of the prison context on their religious identities (Ammar et al 2004;Khosrokhavar 2004;Spalek andEl-Hassan 2007, Wilkinson et al 2021b) or the mobilisation of their religious beliefs and practices to cope with the pains of imprisonment (Béraud et al 2016). Furthermore, a number of studies have specifically addressed religious extremism and the impact of imprisonment on processes of radicalisation (Khosrokhavar 2006;Micheron 2020;Béraud et al 2017;Schneuwly Purdie 2019).…”

“…More recently, two French studies have looked at Muslim men and women's issues in dealing with radicalization in relation to Islam. Béraud et al (2017) showed that the Islam of women was not framed according to a security logic and that it was not feared in the same way as the Islam of male prisoners. The authors emphasised that the religious demands of Muslim women prisoners are often seen as more authentic than those of men.…”

Genre et cyber-radicalisation au Sénégal et au Mali

“…Cette extimité est utilisée par les recruteurs pour accrocher leurs proies et construire un lien affectif très fort, entraînant le/la jeune dans une dépendance affective qui favorisera son adhésion aux idéaux et aux mythes nocifs proposés par le recruteur. (Alava, Najjar & Hussein 2017) Des expériences récentes (Alaga 2011 ;Orav 2016 ;Béraud 2017 ;Raineri 2020) dans plusieurs parties du Sahel mettent en lumière l'implication majeure des femmes dans la propension à l'extrémisme violent. Les femmes sont en effet davantage considérées comme de possibles terroristes que comme des victimes (Hecker 2018).…”

Islam in Iranian Prisons: Practicing Religious Rituals behind Bars

“…A wide variety of topics regarding the practice of Islam in Western prisons have been assessed-i.e., radicalization and the impact of organizational and institutional factors on the process of radicalization (Marranci 2020;Khosrokhavar 2013;Hamm 2009), Muslim chaplaincies (or imams) and religious services to practice Islam in prison (Khosrokhavar 2015;Basia and Wilson 2013), patterns of conversion to Islam in prison (Wilkinson et al 2021;Spalek and El-Hassan 2007;Ammar et al 2004), conversion to Islam and rehabilitation (Kusha 2016), and the effect of gender on the religiosity of Muslim prisoners (Schneuwly Dix-Richardson 2002;Castel de Bergerac 2020;Béraud et al 2017). The dearth of scientific evaluations and scholarly work on the Islamic faith in Iranian prisons provides the basis for this study.…”