Abstract:L’évocation clinique d’un jeune homme hospitalisé pour décompensation mélancolique montre l’importance de la prise en compte du vécu de honte qui lui est contingente. Cet affect de honte va lui permettre une réappropriation subjective de son expérience mélancolique et en accompagner la perlaboration. L’hypothèse ici envisagée postule que dans le travail clinique, l’expression de la honte comme mode d’appel au regard de l’Autre constitue une tentative du sujet de s’éprouver comme tel. Les auteurs questionnent l… Show more
L’article présente une étude de cas sous l’angle psychopathologique clinique, un recueil d’éléments issu de rencontres psychothérapeutiques comportant deux cadres, un atelier de dessin-peinture à expression libre, et des entretiens en face-à-face, dans un Centre hospitalier spécialisé. La patiente (d’une cinquantaine d’années), artiste-peintre et écrivaine avant sa décompensation, a la conviction qu’elle est morte et éternelle à la fois. Le diagnostic psychiatrique énoncé est un syndrome de Cotard. Le cadre de soins de l’atelier de dessin-peinture permet à cette patiente, peu encline à la parole, figée par sa maladie, de déposer sur la toile une représentation, une spirale . Cette représentation, récurrente pendant de nombreux mois, va progressivement évoluer de la compulsion de répétition mortifère à une représentation de vie. Il semble que la contrainte à créer, théorisée par R. Roussillon, présente chez de nombreux artistes, ait permis à cette femme, pendant de nombreuses années, d’éviter l’écueil d’une décompensation psychotique. Mais il est possible de penser que sa créativité et sa production artistique ont été mises en échec face à des traumas d’une grande intensité (séparation, décès). La mélancolie s’éloigne lorsque cette même représentation liée au tourment éternel trouve à se transformer en symbole de vie.
L’article présente une étude de cas sous l’angle psychopathologique clinique, un recueil d’éléments issu de rencontres psychothérapeutiques comportant deux cadres, un atelier de dessin-peinture à expression libre, et des entretiens en face-à-face, dans un Centre hospitalier spécialisé. La patiente (d’une cinquantaine d’années), artiste-peintre et écrivaine avant sa décompensation, a la conviction qu’elle est morte et éternelle à la fois. Le diagnostic psychiatrique énoncé est un syndrome de Cotard. Le cadre de soins de l’atelier de dessin-peinture permet à cette patiente, peu encline à la parole, figée par sa maladie, de déposer sur la toile une représentation, une spirale . Cette représentation, récurrente pendant de nombreux mois, va progressivement évoluer de la compulsion de répétition mortifère à une représentation de vie. Il semble que la contrainte à créer, théorisée par R. Roussillon, présente chez de nombreux artistes, ait permis à cette femme, pendant de nombreuses années, d’éviter l’écueil d’une décompensation psychotique. Mais il est possible de penser que sa créativité et sa production artistique ont été mises en échec face à des traumas d’une grande intensité (séparation, décès). La mélancolie s’éloigne lorsque cette même représentation liée au tourment éternel trouve à se transformer en symbole de vie.
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