Les travaux portant sur les interactions de comportement sur le marché du travail des couples français sont peu nombreux. Dans cette étude, nous présentons une analyse exploratoire de l'activité des conjoints, à partir de données extraites des enquêtes Emploi des années 1990-2002. Le nombre des couples bi-actifs est en forte augmentation depuis 1990. La proportion des couples bi-actifs occupés a augmenté de presque 6 points de 1990 à 2002, en passant, respectivement, de 52 % à 58 %. Parmi les déterminants de la bi-activité du couple, l'homogamie des conjoints joue un rôle important. L'appartenance à une même catégorie socio-professionnelle augmente de façon importante et significative la probabilité de bi-activité du couple. Les conjoints avec un même niveau de diplôme ont aussi un taux d'activité significativement plus élevé, à l'exception des couples où ce diplôme est faible, pour lesquels les chances d'être actifs sont moindres. En revanche, la probabilité que les deux conjoints soient actifs diminue avec la différence d'âge : plus l'homme est âgé par rapport à sa femme, et moindres sont les chances que les deux conjoints soient actifs sur le marché de l'emploi. Ces résultats indiquent que le modèle mono-actif est en régression et que celui de l'homme travailleur principal ne constitue plus la norme.