“…Cette relecture de la triple mimèsis ricoeurienne -qui prend comme point de départ « l'opposition entre une narrativité en prise directe avec l'événement et une narrativité rétrospective et configurée par autrui »17 -permet de doter la modalité narrative du survival d'un statut plus précis que celui d'un simple récit immersif. Chez Baroni, le récit immersif correspond en effet à une intrigue « conçue dans le but d'immerger le lecteur dans une expérience simulée et de nouer une tension orientée vers un dénouement éventuel »18 , une telle définition pouvant aussi bien valoir pour des récits qui se déroulent au rythme des événements (simulation de mimèsis I) que pour des récits rétrospectifs à visée intrigante (mimèsis II intrigante).En plaçant le survival sous le signe d'une simulation d'un récit en mimèsis I, il s'agit donc de souligner que la modalité du genre s'exprime pleinement lorsque le cadre du récit se trouve ramené à un cercle réduit (unité de temps, de lieu et d'action) et que, plus fondamentalement, pour reprendre les termes de Baroni, « les plans diégétique et déictique sont indiscernables »19 , puisque « le 'je' du narrateur et le 'je' du protagoniste sont reliés dans l'épaisseur temporelle d'un sujet incarné » 20 . Toutefois, là où Baroni envisage encore la présence d'un sujet « en train de vivre l'histoire qu'il (se) raconte » 21 , le survival, Le premier enjeu qu'éclaire la modalité du survival a trait au statut temporel des films, à la place qu'ils occupent dans l'historiographie de tel ou tel événement du passé.…”