Exprimer la douleur: analyses qualitatives d’interactions adulte-enfant au sein d’une crèche

Abstract

But : Afin de saisir le rôle des interactions adulteenfant dans le développement de l'expression de la douleur, nous avons mené une étude qualitative de contenus interactifs lors d'un événement douloureux au sein d'une crèche. Méthodes et matériel : La méthode consiste à enregistrer de façon écologique des interactions adulte-enfant lors d'un événement douloureux. La population est constituée de 20 enfants (âgés de 9,6 à 39 mois, âge moyen : 25 mois) et de dix auxiliaires de puériculture de la crèche. Résultats : L'analyse des résultats montre que les adultes adaptent leur style interactif à chaque situation en considérant un ensemble de facteurs : situationnels (type d'incident, intensité de la douleur) et individuel (âge de l'enfant). Cette adaptation fournit alors à l'adulte les moyens de remplir une fonction de soin et de régulation émotionnelle. Conclusions : De surcroît, ces interactions entre adulte et enfant en crèche permettent la construction d'une représentation commune, socialement et culturellement normée de la douleur et de son expression. Mots clés Douleur · Interactions · Enfant · LangageAbstract Aim: To study the role of interactions between an adult and a child in the development of the expression of pain outside the family context. Methods and materials: A qualitative study of interactions during a painful event in a kindergarten was conducted. Twenty children from 9.6 months to 39 months of age (mean age 25 months) and ten adults working as professionals in the kindergarten were recorded. The method was to audiotape ecological interactions between an adult and a child during a painful event.Results: The results show that adults adjust their interactive style to each situation by considering a combination of situational (type of event, pain intensity) and individual factors (child's age). Adults assumed the role of a caregiver and were attuned to the emotional regulation of children. Conclusion: Observation of the interactions between an adult and a child in the kindergarten informs the construction of a common socially and culturally situated representation of pain and its expression.

Renouveler le cadre théorique pour comprendre l’expression de la douleur chez l’enfant

“…Ce modèle de douleur procédurale montre les interactions dynamiques entre les différents niveaux de émotionnelle [30]. Les enfants représentent une population douloureuse très hétérogène en raison de l'âge, du niveau de développement cognitif et de l'état psychique, du niveau de développement du langage, de la maturation physiologique et enfin du contexte individuel, qui joue sur les interprétations émotionnelles et sensorielles de la douleur.…”

Beyond Misconceptions: Assessing Pain in Children with Mild to Moderate Intellectual Disability

“…Of course, in clinical settings it is the latter that the child must communicate to the adult. Pain expression and emotional expression in general, emerge from relationships with the family and other social environments, kindergarten for example ( 13 ). When assessing a phenomenon such as pain, the child probably makes an overall assessment of the “quantity of pain” (intensity) rather than mobilize order relations, because it is adaptive enough.…”

Expression de la douleur et stratégies de faire-face des enfants et adolescents atteints de déficience intellectuelle légère ou moyenne

“…Dans une situation d'évaluation de la douleur, c'est bien sûr cette dernière que l'enfant doit transmettre à l'adulte. L'expression de la douleur, comme l'expression émotionnelle en général, se construit dans la relation aussi bien dans le contexte familial que dans les autres milieux de vie de l'enfant comme la crèche par exemple [49]. Et lorsqu'il s'agit d'évaluer un phénomène comme la douleur, plutôt que de mobiliser des relations d'ordres, le sujet se contente probablement d'une appréciation globale de la « quantité de douleur » (l'intensité) ce qui est suffisant d'un point de vue adaptatif.…”

“…Zabalia, Jacquet et Breau [48] ont étudié la capacité à utiliser des outils d'auto-évaluation chez 14 enfants de 8 à 18 ans atteints de déficience intellectuelle légère à moyenne (QI compris entre Signaler et faire face à la douleur correspondent donc à des comportements qui s'inscrivent systématiquement dans le cadre d'une interaction. Au cours de ces expériences, l'enfant peut s'approprier un discours et un comportement particulier face à la douleur auprès des adultes de son entourage et progressivement réguler ses réponses de façon autonome [49].…”