“…Dans les formes qu'impose le genre dans les années d'après-guerre, l'espionnage apparaît marqué par un certain nombre de récurrences : l'impunité du héros, violent, au nom du drapeau et des valeurs qu'il défend, le machiavélisme des protagonistes, la valorisation de la résistance morale et physique et, dans les formes populaires, l'hédonisme d'agents dont la vie est caractérisée par une disponibilité sexuelle permanente 2 . L'europsy ajoute une forte dimension transmédiale, une disposition au kitsch et embrasse une dynamique de production internationale 3 . Tandis que les westerns spaghetti sont tournés en Italie avec des capitaux étrangers mais avec des équipes artistiques italiennes (réalisateurs, personnel technique, producteurs) pour des histoires projetées dans une Amérique fantasmée, l'eurospy repose sur un casting, des équipes et des lieux de tournage transnationaux, pour camper une Europe américanisée, débordant sur la rive sud de la Méditerranée.…”