Ainsi, six ans après l'achèvement des fouilles, la boucle est bouclée ! Les conditions du stationnement des automobilistes lyonnais se sont sans doute améliorées, mais au prix de la disparition de milliers de mètres cubes d'informations sur le passé de leur ville. Les opérations d'archéologie préventive ont permis de compenser en partie ces pertes par la description, la restitution iconographique, l'analyse et l'interprétation de ces vestiges. Les équipes qui ont oeuvré sur le terrain et les spécialistes qui ont mené à terme cette savante publication ont amplement rempli leur mission. Souhaitons que, dans une étape ultérieure, le grand public soit convié, lui aussi, à découvrir les « dessous de la Presqu'île ». En attendant, le parc des Terreaux offre une évocation du mur d'escarpe des fortifications médiévales et une série d'objets de la vie quotidienne provenant du comblement du fossé. Le parc des Célestins, quant à lui, visité pour son étonnant accès en double élipse, fait déjà partie du patrimoine lyonnais ! AUTEUR ÉLISE FAURE-BOUCHARLAT Conservateur régional adjoint des Monuments historiques de la région Rhône-Alpes. 24 L'occupation humaine débute à la fin du 1er s. av. J.-C. sur ces alluvions fines mais les phases de sédimentation grossière, repérées notamment sur le site de la rue Palais-Grillet à cette époque, démontrent que le Rhône reste proche et actif (op. cit.). Ainsi, au cours de l'Antiquité, la forme de la Presqu'île a probablement évolué. D'une part, les berges et les bancs caillouteux proches des fleuves ont pu être rajeunis sous l'effet de crues violentes. D'autre part, des chenaux de tracé indéterminé ont pu découper la Presqu'île comme le suggèrent les découvertes anciennes. Les sites de confluence Un bras (antique ou médiéval) ou un canal au pied du plateau de la Croix-Rousse ? 25 Les données récentes obtenues sur le nord de la Presqu'île (fig. 7) (Tab. 1) sont fournies par les fouilles du parking Louis Pradel (Rapport, Helly 1979), de l'annexe de la Mairie (Rapport, Mandy 1981), de la ZAC Saint-Vincent (Rapport, Lascoux et al. 1994), de la place Tolozan (Rapport, Becker 1989) et de l'Opéra (Rapport, Raynaud 1990) ; ces trois derniers sites ont l'avantage d'avoir fait l'objet d'une étude géomorphologique : 9