Être jeune mère et survivante de violences conjugales en contexte rural et francophone minoritaire : une étude de besoins à Prescott-Russell1

Abstract

Cet article s’appuie sur une étude de besoins réalisée pour Maison Interlude House, dans les comtés unis de Prescott-Russell (Ontario) auprès de six participantes francophones aux prises avec la violence conjugale. Malgré la présence d’organismes dont le mandat est de leur venir en aide, ces jeunes mères monoparentales vivant en milieu semi-rural dans une province à majorité anglophone se trouvent généralement dans une situation de non-choix qui revêt son lot de conséquences. Grâce à leurs récits de vie, aux informations recueillies auprès d’organismes travaillant à l’autonomisation de cette population et à un groupe de discussion visant à identifier des pistes de solutions, nous dressons un portrait des défis rencontrés et des solutions évoquées.

How Social Responses to Child Sexual Abuse and Intimate Partner Violence Affect Homelessness Among Women in Two Rural Regions With Resource-Based Economies in Eastern Quebec

“…The emphasis on preserving the family unit, which seems more pronounced in rural areas (Clennett-Sirois, 2015; Farhall et al, 2020), also influenced some participants’ decisions to stay with an abusive spouse. They described their fear of displeasing friends and family by leaving their spouse, even though he was violent.…”

“…Having to travel a long distance to seek a professional service or to obtain immediate help prevents many women from getting the support that they need (Bourassa & Savoie, 2005). Moreover, in the vast majority of rural areas, lack of public transportation poses a significant obstacle for women trying to escape from violent situations (Clennett-Sirois, 2015; Dekeseredy, 2019; Farhall et al, 2020; Savard & Marchand, 2016). In theory, modern information and communication technology might help improve access to services for women victims of intimate partner violence, but in many rural communities, Internet access and cell phone connectivity are limited (Farhall et al, 2020).…”

Sortir de la violence conjugale dans l’avancée en âge : les réalités des femmes vivant en milieu rural francophone minoritaire

“…Plusieurs femmes, particulièrement les femmes plus âgées vivant en milieu rural, ont reçu une éducation moindre que celle de leurs homologues vivant en milieu urbain, ce qui les rend moins aptes à s'intégrer au marché du travail et, par conséquent, plus sujettes à vivre une situation de précarité socioéconomique en quittant la cellule conjugale (Leipert, 2005). De plus, en raison de la pénurie d'emplois disponibles en milieu rural, lorsque les femmes décident de quitter leur conjoint abusif, elles éprouvent de la difficulté à trouver un travail rémunéré sans quitter leur région (Clennet-Sirois, 2015;Straka et Montminy, 2006;Wendt et Hornosty, 2010).…”

“…Lorsque celles-ci ont recours à des services d'aide, il y a un fort risque qu'elles et les intervenantes se connaissent. Bien que l'intervention soit effectuée sous le sceau de la confidentialité, les victimes peuvent hésiter à avoir recours au service d'aide par peur que quelqu'un avise le mari agresseur (Clennet-Sirois, 2015;Garceau et Charron, 2001;Hightower, Smith et Hightower, 2006;Leipert, 2005;Websdale et Johnson, 1998). D'ailleurs, le fait que plusieurs personnes se connaissent en milieu rural, ou ont des liens familiaux, est identifié comme étant un autre obstacle à la sortie d'une relation abusive (Grama, 2000;Hornosty et Doherty, 2002;Teaster, Roberto et Dugar, 2006).…”