Espace sensible et groupes : régulation, contenance et transformation de la sensorialité dans les groupes, les familles et les institutions

Abstract

Cette présentation s’efforce de comprendre comment l’esthétique d’une forme groupale et l’émotion qu’elle suscite participent à la transformation d’une sensorialité diffuse dans la vie des groupes. Elle vise à spécifier de quelles façons un groupe opère une régulation de sa sensorialité à l’orée d’une activité fantasmatique et des formes organisatrices des liens. L’étendue des modes de communications de la vie psychique dans un groupe est située au regard de la place que tient l’affect dans les phénomènes de dynamique de groupe, en institution comme en famille. L’extraterritorialité des appareils psychiques en liaison est mise en évidence par des états énergétiques groupaux qui prolongent en la complétant la notion de système protomental (W.R. Bion). Après avoir exploré les différentes figures de ces mouvements énergétiques, est abordée la pluralité des modes de contenance et de transformation de ces états. Trois modalités dites de « régulation » sont mises en évidence : diverses formes de l’émotionnalité groupale, des stylistiques motrices groupales et des procédés disjonctifs permettent de rendre compte des évolutions et des achoppements des conditions dans lesquelles un travail d’élaboration psychique de groupe est possible.

Dépression en famille

“…Plusieurs modalités de régulation de cette sensorialité diffuse qui caractérise l'informe dans les groupes ont été dégagées (C. Bittolo, P. Robert, 2012). Nous nous concentrerons donc ici sur les spécificités de la sensorialité dépressive dans le groupe familial.…”