“…En effet, le M20F a émergé dans un contexte national où la scène politique instituée a été caractérisée par la montée en puissance des partis à référents islamiques (élections et présence au parlement), la création du Parti authenticité et modernité (PAM) par des personnes proches du Palaispour contrecarrer justement la montée des premiers -, un taux « record » d'absentéisme aux élections législatives de 2007 (le taux de participation était de 37%) 3 et un temps social rythmé, depuis le milieu des années 2000, par des mobilisations sociales sectorielles et régionales : diplômés chômeurs, coordinations contre la cherté de la vie, femmes soulaliyates, des mobilisations sociales de la « marge » à Sidi Ifni en 2005 et 2008, à Sefrou en 2007 et à Bouarfa en 2005. Si bien que certaines analyses insistent sur le fait que le Mouvement de protestation marocain s'inscrit dans le prolongement de l'histoire de l'action protestataire sociale et politique (Fernández Molina, 2011 ;Hibou, 2011 ;Baylocq et Granci, 2012 ;Bennani-Chraïbi et Jeghllaly, 2012 ;Ameziane, 2015 ;Rhani, 2018a). (Ameziane, 2015), sur les parcours des militants (Baylocq et Granci, 2012), sur les processus politico-religieux au niveau national (Rhani, 2018a), sur les retombées et impacts du mouvement sur la vie politique et sur la participation des jeunes à la scène politique instituée (Desrues, 2012 ;Desrues et Kirhlani, 2013) (Hine, 2000 ;Postill, 2011 ;Boëx, 2018 ;Rhani et al, 2022) En effet, dès le début des manifestations le 20 février 2011, les portraits d'Abdelkrim, de différentes tailles et couleurs, étaient présents à toutes les marches et à tous les sit-in organisés à Al Hoceima.…”