2016
DOI: 10.4000/remi.8320
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Du social au biologique : les habits neufs de la « race » ? Entretien avec Magali Bessone et Claude-Olivier Doron

Abstract: Il est communément admis en France que la notion biologique de race est scientifiquement invalidée depuis les années 1950. Pourtant, la « race », comme catégorie biologique, est loin d’être sortie des pratiques scientifiques. Au contraire, ces usages sont multiples et fragmentaires. La notion de race se transforme ainsi au fil de sa circulation entre disciplines des sciences « dures » et entre contextes nationaux. Et surtout, son usage comme notion biologique n’est pas cantonné aux seuls professionnels de la s… Show more

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“…Soutenant que « le passé des mots sédimente et persiste […] dans leur usage ultérieur », ces auteurs considèrent que le mot race, « même apparemment tout à fait “sociologisé”, garde en réserve le sens biologique fixé au XIX e siècle » (De Rudder et al, 2000, cités par Bessone, 2013, p. 13). La survivance des considérations naturalistes est sans doute aussi liée aux travaux des généticiens des populations sur la réalité biologique de la race (Rosenberg et al, 2002 ; Spencer, 2015), au maintien de certains usages médicaux plus ou moins officiels selon les contextes nationaux (Grossi et Poiret, 2016), et au développement d'une biomédecine ouvertement « racialisée » dans un pays comme les États-Unis (Kahn, 2012 ; Roberts, 2011). La mise sur le marché dans les années 2000 d'un traitement contre les insuffisances cardiaques spécifiquement adressé aux Afro-Américains — le BiDil — est sans doute l'exemple le plus parlant en la matière.…”
Section: La Race Du Politico-social Au Biologique Et Retourunclassified
“…Soutenant que « le passé des mots sédimente et persiste […] dans leur usage ultérieur », ces auteurs considèrent que le mot race, « même apparemment tout à fait “sociologisé”, garde en réserve le sens biologique fixé au XIX e siècle » (De Rudder et al, 2000, cités par Bessone, 2013, p. 13). La survivance des considérations naturalistes est sans doute aussi liée aux travaux des généticiens des populations sur la réalité biologique de la race (Rosenberg et al, 2002 ; Spencer, 2015), au maintien de certains usages médicaux plus ou moins officiels selon les contextes nationaux (Grossi et Poiret, 2016), et au développement d'une biomédecine ouvertement « racialisée » dans un pays comme les États-Unis (Kahn, 2012 ; Roberts, 2011). La mise sur le marché dans les années 2000 d'un traitement contre les insuffisances cardiaques spécifiquement adressé aux Afro-Américains — le BiDil — est sans doute l'exemple le plus parlant en la matière.…”
Section: La Race Du Politico-social Au Biologique Et Retourunclassified
“…While this long-term transgenerational transmission mechanism of trauma over many generations is still being questioned by many epigenetic researchers today, and thus not universally accepted by the peer community (Yehuda & Lehrner, 2018: 243-244), it is interesting to consider that activists in favor of reparations related to slavery, especially African Americans, as well as anthropologists and philosophers, are increasingly citing this reasoning of cause and effect as 'proof' -which allegedly demonstrates that 'race' has indeed entered the body through the epigenome (Grossi & Poiret, 2016). This new research, coupled with its wide reception, have contributed to define biology as an object that is 'social' (Meloni, 2016) in lay circles, and which individuals can therefore exploit to their advantage in their demands for reparations.…”
Section: Mots-clésmentioning
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