“…Les profanes (Charvolin, 2009), les gestionnaires d'espaces naturels (Granjou, 2013), les associations de protection de la nature ou de loisirs (Weisbein, 2015) et les usagers participent aussi pleinement à ces modalités de caractérisation et de quantification de l'environnement. Ces acteurs utilisent une pluralité de registres, aussi bien scientifiques qu'économiques, politiques, juridiques ou médiatiques, pour publiciser leurs enjeux, objectiver un état de la ressource qu'ils jugent insatisfaisant, se constituer en lanceurs d'alertes crédibles (Chateauraynaud et Torny, 1999) ou en porte-paroles légitimes d'une cause spécifique (Gramaglia, 2008) ; ils s'assurent ainsi de la prise en compte de leurs enjeux dans ces processus de qualification. De manière symétrique, nous pouvons souligner les difficultés que rencontrent ces porteurs de causes à surmonter les tentatives d'étouffement de groupes opposants qui ne veulent pas que les problèmes soient politisés, parce qu'ils ont d'autres préoccupations ou parce que les problèmes des autres font partie intégrante de leur propre modèle de développement.…”