Des odeurs à ne pas regarder…

Sharing an olfactory experience: The impact of oral communication

“…Ethnographic surveys (Candau, 2000;Candau & Jeanjean, 2006) suggest that ''strong" olfactory stimuli such as the ones described using expressions like ''qui pique" (that stings), ''accroche" (is catching), ''prend le nez" (grabs your nose), ''prend la tête" (headache-provoking), ''entête" (goes to your head), and so on, are more readily verbalized (and recognized) than others. And we also have every reason to assume that our sense of smell is naturally (Anderson et al, 2003;Bensafi et al, 2001Bensafi et al, , 2003Kosslyn, 2003) inclined to distinguish odors considered ''pleasant" from odors considered ''unpleasant".…”

Mémoire et patrimoine: des récits et des affordances du patrimoine

“…Les résultats de nos recherches qui conjuguent méthodes ethnographiques et méthodes expérimentales (BACCI-NO et al, 2010;CANDAU, 2000CANDAU, , 2003CANDAU, , 2004CANDAU, , 2010JEANJEAN, 2006;WATHELET, 2006WATHELET, , 2011 attestent ce partage et cette transmission: il existe des cultures olfactives au sein de professions reconnues pour leur expertise dans ce domaine (type 1) mais aussi parmi des professions (type 2) moins réputées que d'autres pour leurs aptitudes dans ce registre sensoriel.…”

Le cadavre en substance : perte d’odeurs et principe vital

“…préalablement assigné dans la catégorie d'une altérité radicale (Candau 2001 ;Candau & Jeanjean 2006). Tous ces phénomènes, qui sont sous l'emprise des affects (Candau 2010a) et restent inconnus de notre système délibératif, suggèrent ici encore qu'au fil de l'évolution le dégoût d'ordre moral aurait pris au sein de notre espèce la forme d'un prolongement et d'une extension du dégoût physique dont la finalité est de protéger le corps d'agressions biologiques telles que des germes, de la nourriture toxique, etc.…”

“…Lors de mes enquêtes sur les savoirs et savoir-faire olfactifs menées auprès de professionnels de la mort (médecins légistes, thanatopracteurs, fossoyeurs), les stimuli olfactifs propres aux cadavres étaient associés par mes informateurs à des termes dénotant tout à la fois la perte d'odeurs et de substance (Candau 2000(Candau , 2010bCandau & Jeanjean 2006). En voici quelques exemples : « Il y avait donc cette liquéfaction hors destruction par les asticots, putréfaction-liquéfaction de ce cadavre qui a dégouliné » (médecin légiste) ; « Alors ils avaient transporté le bonhomme là-dedans, et ça avait coulé… le type exsudait, exsudait, vous voyez » (médecin légiste) ; « L'odeur qui nous vient sur nous » (employé de la morgue) ; « Les odeurs restent pas au même endroit, elles s'éparpillent » (employé de la morgue) ; « Au niveau gastrique, ça dégage, quoi, ça dégage » (employé de la morgue) ; « Il y a une odeur qui se dégage » (employé des pompes funèbres) ; « L'odeur de charogne humaine, c'est vrai qu'elle est beaucoup plus…, elle s'imprègne, elle imprègne » (employé de la morgue) ; « Les personnes qui ont des escarres, j'ai toujours l'impression qu'elles sentent aussi de l'intérieur » (employé de la morgue) ; « Je ne sais pas, ce serait un ensemble,…”