“…Au stade actuel de notre réflexion et afin de marquer la variabilité des phénomènes mis en évidence nous proposons le concept de positionnement de genre auquel nous ajoutons le qualificatif « épistémique », en ce que les positionnements et repositionnements observés lors des interactions en classe sont spécifiques des savoirs mis à l'étude et de leur évolution au fil du temps didactique (Amade-Escot, 2019 ; Verscheure, 2020 ; Verscheure et Debars, 2019). Il ne s'agit plus alors seulement d'emprunter un concept à la psychologie sociale anglo-saxonne (celui de « positionnement ») mais d'en proposer une « conversion » pour le rendre pertinent dans le domaine des sciences didactiques (Verscheure et Amade-Escot, 2018), notamment en distinguant, dans les analyses, ce qui relève d'un positionnement de genre spécifique du savoir mis à l'étude (comme par exemples, celui qui consiste à valoriser systématiquement l'attaque en force en badminton, ou la dimension esthétique du geste gymnique : Vinson et Elandoulsi, 2015) de ce qui relève d'un positionnement de genre plus générique (comme par exemple, de refuser de travailler avec un•e élève de l'autre sexe). La mise à l'épreuve du concept de positionnement de genre dans le cadre de sa conversion depuis la psychologie sociale anglosaxonne vers la didactique, permet -en mettant l'accent sur sa valence épistémique au regard des savoirs en jeu et enjeu de la relation didactique -de rendre compte des dynamiques singulières de performati-vité du genre en situation d'enseignement et d'apprentissage, et de rendre intelligibles les différentes trajectoires didactiques d'élèves qui en résultent (Verscheure et al, 2014).…”