En mettant en lumière le rôle de l’entrepreneuriat social dans la transformation des « territoires oubliés », notre recherche vise à montrer que cette forme d’entrepreneuriat est un moyen de lutter contre la pauvreté. Si la pauvreté est la privation de la liberté de choisir et de mener une vie décente comme chacun l’entend (Sen, 1999), l’acquisition des capacités individuelles ne suffit pas pour la faire disparaître. Il faut aussi passer par un développement territorial qui prend en compte à la fois les questions économiques, sociales, environnementales, etc… Nous proposons un concept qui prolonge celui des « milieux innovateurs » (développé par le GREMI) et que nous appelons « les milieux socialement innovateurs ». Les entreprises sociales grâce à leur mission, leur modèle d’affaires et leur management, jouent le rôle de « catalyseur » pour rendre le développement des territoires non seulement plus innovant mais aussi plus inclusif. Notre étude comparative entre le Maroc et le Vietnam permet d’apporter des éclairages quant à la différence de ce rôle en fonction des spécificités de chaque pays.