Critique d'art et/ou promotion culturelle ?

Interpréter la pop mainstream ? Critique musicale et légitimation

“…« Ce que l'on critique, écrit Mathieu Béra, est (ou devient) "culturel" (singulier, exceptionnel) tandis que ce qu'on promeut est (ou devient) "industriel" (commun, général). » 14 Il convient de mettre l'accent sur ce devenir industriel ou culturel, car ce qui est en jeu est la légitimation plutôt que la légitimité ; le processus plutôt que l'état de fait. Si l'on suit l'analyse de Mathieu Béra, il faut accepter que la critique d'art ne prend pas seulement acte de légitimités existant en-deçà d'elle, mais qu'elle est aussi et surtout un opérateur de transformation ontologique, un opérateur d'artification.…”

L'art de dire et de faire le goût : les médiations culturelles dans un manga culinaire

“…Ainsi, le vin se transforme en produit culturel et le média en guide critique 81 , mis en abyme à l'intérieur du récit de fiction. Ce sont alors l'indépendance et le désintéressement des auteurs qui garantissent l'authenticité du jugement critique (Béra, 2003). Les différentes énonciations constituent à proprement parler des médiations, du moins si l'on considère l'action du médiateur dans sa fonction de pédagogue, ou de « passeur » (Caillet, 1995), c'està-dire « celui qui accompagne, plus que celui qui distribue du savoir tout mâché qui consiste à permettre à un sujet social de produire, à partir d'une expérience inédite à laquelle le médiateur le confronte, les connaissances nécessaires à l'accès à d'autres formes de représentation de la réalité concrète » (Péquignot, 2007, p. 7).…”

L'impact de la critique de presse sur la consommation culturelle: Un essai de synthèse dans le champ cinématographique

“…Si la critique indépendante constitue un vecteur légitime d'exercice d'une pensée autonome sur les oeuvres 4 , la « critique néo-promotionnelle » se contente pour l'essentiel de n'être que le relais des dossiers de presse, soulevant la question de son indépendance réelle à l'égard des producteurs 5 . Professionnels (Inédits, 1997 ;Saltzman, 2002) et chercheurs (Creton, 2000 ;Béra, 2003) témoignent d'une évolution de l'offre critique contemporaine dans le sens d'une collusion croissante avec le marché, se traduisant par la diminution dans les médias de l'espace critique consacré à l'analyse et l'évaluation (prescription technique et de jugement) au profit de la seule information (reportage, portrait, enquête : prescription de fait). Bien que l'on puisse faire l'hypothèse d'un consommateur conscient d'une telle dichotomie entre critique légi-time et publi-information culturelle, aucune recherche en management sur la critique n'opère explicitement ce genre de segmentation.…”

“…Les auteurs en concluent que « it appears that a bad movie has something to gain from being as trashy as possible... (For) a good movie, it apparently pays to strive for even greater excellence » (page 11). Toutefois, Basuroy, Chatterjee et Ravid (2003) et Reinstein et Snyder (2005) ont pu infirmer empiriquement la théorie selon laquelle la critique n'aurait qu'un rôle « prédicteur » des réponses du marché, ces derniers ayant également confirmé l'impact d'une critique singulière en contrôlant l'effet fallacieux de la « qualité » sur le succès ; -seconde raison de douter des résultats positifs sur le lien critique-vente, l'idée selon laquelle les critiques ne sont en fait que le reflet des efforts marketing du distributeur du produit ou service culturel, tant celui-ci influence, à travers les relations-presse, les évaluations des prescripteurs des médias (Béra, 2003 ;Cameron, 1995 ;Hirsch, 1972 ;Lovell, 1997). La corrélation entre critiques et vente ne serait en fait qu'une corrélation entre dépenses marketing et vente.…”