Bien qu'érigée en diocèse dès le ve s., l'Uzège est réputée appartenir antérieurement à la cité de Nemausus, et ses villages relever de la catégorie des oppida attribués à la capitale arécomique. Pourtant, V oppidum de Saint- Vincent de Gaujac, qui conserve et restaure à l'époque romaine son rempart protohistorique, s'urbanise et se monumentalise dès l'époque triumvirale, se rapproche plutôt d'agglomérations que Pline désigne comme oppida Latina. Une inscription y relate la carrière d'un magistrat relevant bien d'une cité latine, mais peu conforme au cursus stéréotypé des notables nîmois. N'y aurait-il pas autour de Gaujac un oppidum Latinum indépendant de Nimes, peut-être celui des Samnagenses que monnayage et épigraphie situent dans la basse vallée du Rhône, et plutôt sur la rive droite ? Jusqu'où s'étendrait son territoire ? L' oppidum voisin de Laudun, qui présente des caractères très proches, relèverait-il de la même civitas, ou s'agirait-il d'entités municipales distinctes ? En fait, quel type de rapports statutaires ou hiérarchiques pouvaient avoir les agglomérations au sein d'une cité latine ?