The article explores the formative effects of forms of esoteric knowledge associated with Sundanese and Javanese martial arts in Indonesia. Those in possession of such knowledge are held to be efficacious and able to act in an intercessory capacity, mediating relations with the denizens of the unseen world, the alam ghaib, to afford protection to themselves and others. It is knowledge that implies a link to and ability to mediate relations with a higher form of authority. More recently, these forms of knowledge and its transmission have been transformed in modern, nationalist martial arts schools in which relationships based upon devotion to the martial arts teacher are reorientated towards the state as the progenitor of knowledge and material gain. Tracing these transformations, I argue that the portrayal of power as some form of ‘potency’ in academic accounts has obscured a model in which power is perceived to be relational, hierarchical, and instantiated through performance – a model sensitive to the role that violence plays as both a coercive and compelling force, and which accurately reflects the intrinsic instability of political authority consolidated through personal relations. In this respect, similarities in conceptions of power that circulate in Indonesia and more widely in Southeast Asia are not merely cultural, but rather reflect pragmatic concerns with the material relations of power.
Résumé
L'article explore les effets formateurs de formes de savoir ésotérique associées aux arts martiaux de la Sonde et de Java, en Indonésie. Les détenteurs de ce savoir ont la réputation d'être efficaces et capables d'agir en tant qu'intercesseurs, intermédiaires des relations avec les habitants du monde invisible, les alam ghaib, afin d'obtenir la protection de ceux‐ci pour eux‐mêmes et pour les autres. C'est le savoir qui implique un lien avec une forme d'autorité supérieure et la capacité de servir d'intermédiaire avec celle‐ci. Ces formes de savoir et leur transmission se sont transformées plus récemment en écoles d'arts martiaux modernes et nationalistes, dans lesquelles les relations basées sur la dévotion au maître d'arts martiaux sont réorientées vers l'État, source de savoir et de gains matériels. En retraçant ces transformations, l'auteur avance que la représentation savante du pouvoir comme une forme de « puissance virile » a occulté un modèle dans lequel le pouvoir est perçu comme relationnel, hiérarchique et réalisé dans la performance : un modèle sensible au rôle que joue la violence comme force à la fois coercitive et persuasive, et qui reflète fidèlement l'instabilité inhérente à l'autorité politique consolidée par les relations personnelles. À cet égard, les similitudes entre les conceptions du pouvoir qui ont cours en Indonésie et, plus largement, en Asie du Sud‐est ne sont pas seulement culturelles mais reflètent des préoccupations pragmatiques sur les médiations matérielles du pouvoir.