Ces enfants empêchés de penser

Est-il nécessaire de douter pour apprendre ?

“…Les travaux de Favre (2016) apportent un éclairage psychologique sur ces réalités en proposant une focale sur les émotions vécues par les élèves. D'un point de vue épistémique, l'incertitude faciliterait les apprentissages en suscitant du manque et donc, un processus de mobilisation cognitive, si l'élève n'adopte pas une stratégie d'évitement (Boimare, 2008). D'un point de vue affectif, l'incertitude constituerait un danger lorsqu'elle se prolonge, plaçant en situation de déséquilibre et d'insécurité les élèves qui ne se sentent pas suffisamment en confiance pour reconfigurer leurs représentations erronées.…”

Entre décrochage(s) et raccrochage(s) scolaires : paroles de jeunes et mises en récit

“…Ils rejoignent ainsi la proposition de Cook-Sather (2002) d'introduire dans les dispositifs pédagogiques de nouveaux outils de communication (réseaux sociaux, photographie, vidéo) maîtrisés par les jeunes et permettant de nouvelles formes de participation. Les rituels de lecture d'oeuvres exigeantes et de débat conçus par Boimare (2001Boimare ( , 2008Boimare ( , 2014 dans l'enseignement spécialisé français nous semblent un autre exemple de dispositif mobilisant la parole des élèves : dans ces nouveaux espaces, il s'agirait de « parler avec » plus que « parler pour » ou encore « parler sur » les élèves et les jeunes (Fielding, 2004).…”

De l’impact d’un dispositif d’« entraînement au langage » sur l’apprendre à parler des enfants de maternelle allophones

“…Le langage, fonction spécifiquement humaine, est la base du fonctionnement cognitif de l'individu. Non qu'il soit le seul responsable de l'acte de pensée mais « sans le soutien du langage elle [la pensée] est incapable de se développer » (Wallon, 1945, p. 109), et des difficultés liées à cet apprentissage ont des répercussions sur d'autres apprentissages, repérables dans le cadre scolaire (Boimare, 2009). Le langage est également un enjeu social dans la mesure où il existe une forte corrélation entre compétences linguistiques orales et accès à l'écrit, l'enfant devant être capable de verbaliser « mentalement » ce qu'il va lire et écrire (par exemple Lentin, 1998 ;Peterson, Jesso & Mc Cabe, 1999 ;Torrance & Olson, 1985).…”