Plus de 20 ans après la conférence de Friday Harbor, que reste-t-il des SIG critiques ? Face à l'opacité des portails Internet qui diffusent des données géographiques, comment tenter d'identifier et de qualifier les pratiques qui y sont associées ? Nous expérimentons une méthode dont l'objectif est de déconstruire le géoweb pour en révéler les usages. Il s'agit, d'une part, d'analyser les plateformes web qui diffusent des données géographiques en explorant leurs traces numériques et, d'autre part, de soumettre ces traces aux usagers eux-mêmes pour les amener à adopter une posture réflexive. En s'inspirant des visual studies et en particulier de la photo elicitation, nous proposons un retour sur l'intérêt de cette approche mixte, inductive et réflexive. Deux études de cas viennent illustrer notre proposition en s'intéressant à l'information géographique institutionnelle et volontaire. Ces exemples permettent d'alimenter une discussion sur la place de la géomatique dans la mise en oeuvre d'approches interdisciplinaires pour repenser la critique par le prisme des usages. ABSTRACT. More than 20 years after the Friday Harbor conference, what remains of 'Critical GIS' ? Given the opacity of Internet portals that disseminate geographic data, how can we identify and evaluate the associated practices? We developed a method that works by deconstructing the geoweb to reveal its uses. This requires, in the first instance, an analysis of web platforms for dissemination of geographic data through their digital footprints, then a return of these results to the users themselves to give them a chance to reflect on their choices. Based on visual studies, particularly photo-elicitation, we propose a return to mixed methods that are inductive and reflexive. Two case studies illustrate our approach, highlighting institutional and volunteer data sources. These examples contribute to a discussion of the development of interdisciplinary approaches to recast the critical approach in terms of uses and users.