Après le redressement des résultats comptables en 1979, l'année 1980 se traduit par une dégradation pour les sociétés industrielles. Ce constat, établi à partir d'un échantillon de déclarations fiscales relatives aux bénéfices industriels et commerciaux, doit être évidemment nuancé selon les secteurs. C'est dans les industries intermédiaires que le bouversement, par rapport à 1979, est le plus intense. Les entreprises de ce secteur n'ont pu corriger le partage primaire, devenu défavorable, de leur valeur ajoutée et n'ont pas maîtrisé la gestion de leur stock de capital, notamment le financement de son accumulation. La dégradation de la rentabilité dans les biens d'équipement professionnel paraît s'arrêter en 1980. Depuis 1975, l'équilibre financier s'est sensiblement amélioré sauf pendant les toutes dernières années où le faible accroissement de l'endettement long en 1979 et, au contraire, la forte poussée des investissements (y compris financiers) ont freiné partiellement cet assainissement des bilans. Enfin, le secteur des biens de consommation courante présente cette particularité d'associer la plus faible croissance parmi l'industrie sur la période 1970-1980 et les meilleurs résultats financiers, du moins depuis 1975. En effet dans ce secteur, la rentabilité comptable s'est fortement redressée entre les deux chocs pétroliers, si bien, qu'en moyenne, elle est supérieure à la fin de la décennie à ce qu'elle était au début.