Cette contribution vise à étudier comment des élèves âgés de 14-15 ans s'engagent dans la construction du concept de circulation sanguine, au cours d'un débat scientifique sur le thème de la nutrition humaine. L'analyse du débat menée croise deux approches : celle de la problématisation, telle qu'elle est développée par Christian Orange au sein du centre de recherche en éducation de Nantes et celle de l'argumentation des élèves. Cette analyse de l'activité argumentative des élèves s'ancre dans le cadre défini par certains psycholinguistes qui s'appuient sur les travaux de Vygostki, Bakthine, Grize et Bronckart (en mobilisant les concepts de schématisation et d'hétéroglossie). Cette double analyse permet de rendre compte du processus de conceptualisation à l'oeuvre dans le débat scientifique. Elle permet aussi de mieux comprendre la dynamique du débat et les stratégies mobilisées par les élèves de 3 e pour construire le concept de circulation sanguine.Cette contribution fait suite à l'article paru dans le numéro 40 d'Aster (Lhoste, 2005). Elle cherchera à comprendre comment des élèves de 14-15 ans sont engagés dans la construction du concept de circulation sanguine lors d'un débat scientifique sur le thème de la nutrition.Après avoir développé le cadre théorique de nos recherches, nous présenterons une étude de cas dans le cadre de trois séances avec des élèves de 14-15 ans sur le thème de la nutrition. À partir de cet exemple, il s'agira d'expliciter les liens entre la conceptualisation, la problématisation et l'activité langagière, en particulier argumentative, des élèves qui leur permettent d'accéder à un savoir scientifique.Cette étude présentera, dans un premier temps, la façon dont les élèves conçoivent la circulation sanguine avant apprentissage. Ces conceptions nous serviront à comprendre sur quoi ils s'appuient lorsqu'ils s'engagent dans le débat scientifique.1 Les explications produites par la science seraient en cela proches des mythes mais s'en distingueraient notamment par une tradition d'analyse critique des explications produites.
• Un savoir scientifique a une dimension socialeEnfin, une autre caractéristique des savoirs scientifiques découle d'une analyse de l'activité scientifique par Kuhn (1983). Il met en avant le rôle important de la