Analyse organisationnelle et économique de la chaine de valeur du savon produit artisanalement à partir d’huile de Carapa procera DC. au Burkina Faso

Abstract

Description du sujet. Carapa procera DC. est un arbre oléagineux local à fort potentiel socio-économique. Sa promotion peut contribuer à diversifier et augmenter les sources de revenus des communautés locales. Objectifs. Le but de cette étude est d’analyser la chaine de valeur (CV) du savon médical artisanal (SMA) de C. procera et d’évaluer son potentiel pour l’amélioration de l’économie locale. Notre analyse se limite aux dimensions organisationnelle et économique de cette CV, notamment sur la création de valeur ajoutée et sa répartition entre les principaux acteurs qui la composent. Méthode. Un inventaire des produits oléagineux de C. procera dans 29 marchés locaux et des enquêtes auprès de 104 acteurs ont été réalisés principalement dans le Kénédougou et dans d’autres localités de vente des produits au Burkina Faso. Résultats. La CV du SMA implique au moins 283 acteurs réalisant 574 activités relatives à la collecte des graines, leur transformation primaire en huile, la transformation secondaire de l’huile en savon et la commercialisation du savon. Soixante-treize pour cent des acteurs sont membres d’une organisation et 71 % des liens entre les acteurs sont basés sur des contrats. Les marges sont de 0,08 €·kg-1 de graines pour les collecteurs, 1,79 €·l-1 d’huile pour les transformateurs primaires et respectivement 1,42 et 2,22 €·kg-1 de savon pour les transformateurs secondaires et les commerçants. Le revenu et la valeur ajoutée annuels perçus par l’ensemble des acteurs de la CV sont respectivement de 10 573 € et 11 335 €. Le revenu total de la CV est inégalement distribué entre les acteurs, avec 20 % d’entre eux qui en totalisent plus de 70 %. Conclusions. L’essor de la CV du savon de C. procera nécessite une redistribution des revenus pour améliorer les parts des acteurs actuellement défavorisés.

Analyse de la chaîne de valeur du soumbala et état des populations de Parkia biglobosa (Jacq.) G. Don en zone Sud soudanienne du Burkina Faso : cas de la province du Houet

“…Les différents maillons de la chaîne de valeur du soumbala permettent à l'ensemble des acteurs de dégager une marge positive en termes de bénéfices. Ainsi chaque produit brut représenté par son prix de vente unitaire arrive à compenser son coup de production et/ou de commercialisation (Tiétiambou et al, 2020). La chaîne de valeur du soumbala peut être considérée économiquement rentable car tous les acteurs au niveau de chaque maillon de la chaîne réalisent un profit même si les valeurs moyennes de ces bénéfices diffèrent d'un maillon à un autre et d'un acteur à un autre dans le même maillon (Paraïso et al, 2011).…”

“…Ceci s'explique par le fait que le nombre élevé des membres dans la famille permet la collecte de grande quantité en générant plus de bénéfice. Comparativement aux résultats obtenus par Tiétiambou et al (2020) dans la collecte des graines de Carapa procera et par Rousseau et al (2015) dans la collecte des noix de karité, la marge dégagée par la collecte des fruits de néré et sa transformation en graines est largement supérieure et beaucoup plus rentable. En effet, les coûts liés à l'activité de transformation des graines de néré en soumbala sont comparativement plus faibles (Tapsoba, 2014).…”

“…Cette valeur est relativement comparable aux valeurs de marge obtenues dans la commercialisation des noix de karité (Rousseau et al, 2015). Pour le maillon de la transformation, la marge de bénéfice engendrée par la transformation de graines en soumbala (soit 250 F CFA par kg de graines achetées et transformées) est inférieure comparativement à celle de l'extraction de l'huile de Carapa procera (environ 1000 F CFA par kg de graines achetées et transformées) (Tiétiambou et al, 2020). Quant au maillon des commerçants de soumbala, le bénéfice moyen hebdomadaire de 34980 F CFA chez les grossistes est comparable à celui de la commercialisation du savon médicinal de Carapa procera (40950 F CFA) (Tiétiambou et al, 2020).…”

“…En outre, le nombre d'acteurs intermédiaires (acheteurs grossistes, vendeurs grossistes et les revendeurs détaillants du soumbala) entre la transformation et la vente aux consommateurs fait disperser les revenus. La majeure partie des acteurs sont des femmes dans cette chaîne de valeur du soumbala de même que dans celle de Carapa procera (Tiétiambou et al, 2020) et du beurre de karité (Badini et al, 2011). Ce qui montre une fois de plus que pour la lutte contre la pauvreté et surtout l'amélioration des conditions de vie des femmes, la chaîne de valeur du soumbala est l'un des secteurs appropriés vers lequel doivent se tourner le gouvernement et les bailleurs de fonds pour leur investissement.…”