[fr] Deux chaînes d’affiliation (silsila) d’un genre spécifique font leur apparition dans le monde musulman, à la toute fin du VI/XIIe siècle, en Orient (Mésopotamie) d’une part et en Occident (Maroc), d’autre part: l’une désignée dans les sources sous le label de silsilat al-muṣāfaḥa, l’autre sous celui de silsilat al-mushābaka. Répertoriées, le plus souvent, dans les ouvrages relevant de la littérature prosopographique au sens large, les « chaînes » en question, qui se sont rapidement disséminées à travers tout le dār al-islām, se rapportent à un rituel spécifique perpétuant, de génération en génération, un contact physique avec le Prophète. Largement répandues dans le milieu des oulémas, elles sont assimilées, à l’époque ottomane, à des ḥadīths musalsalāt, des « traditions enchaînées ».