Agroecological transition, innovation and lock-in effects: The impact of the organizational design of supply chains

Abstract

Transition agroécologique, innovation et effets de verrouillage : le rôle de la structure organisationnelle des filières Le cas de la filière blé dur française Résumé Le système de production agricole français est appelé à évoluer vers une agriculture plus respectueuse des ressources et de l'environnement. Si la recherche agronomique développe de nouveaux systèmes de culture en ce sens, leur adoption par la profession agricole reste problématique. Le système de production agricole apparaît en effet comme verrouillé (« lock-in ») autour d'un paradigme technologique, reposant sur un usage intensif des intrants, dont il est difficile de sortir. Dans cet article, nous formulons l'hypothèse, en mobilisant les apports récents de la théorie des coûts de transaction et de la littérature sur les systèmes sociotechniques, qu'une faible intégration des acteurs d'une filière peut en partie expliquer le verrouillage du système. La structure organisationnelle d'une filière peut en effet constituer un verrou, dans la mesure où des configurations organisationnelles faiblement intégrées peuvent freiner la mise en place d'investissements nécessaires pour assurer la transition agroécologique. Cette hypothèse est ensuite appliquée à une étude de cas en France, la filière blé dur ; filière qui présente un faible niveau d'intégration ou de quasi-intégration entre les acteurs de l'amont et de l'aval. Nous nous interrogeons enfin sur les leviers d'actions possibles pour « déverrouiller » la filière. Une solution au déverrouillage consiste à créer des filières de niche au sein des filières classiques de production et de commercialisation. Une meilleure valorisation auprès des consommateurs d'une production à plus haute performance environnementale pourrait ainsi favoriser l'adoption de nouvelles pratiques. Néanmoins, la question reste de savoir comment assurer un partage de la valeur qui donne aux agriculteurs les incitations financières suffisantes pour faire le choix de ces nouvelles pratiques.

Socio-technical lock-in hinders crop diversification in France

“…As shown by evolutionary theory (Kallis and Norgaard 2010), the relationships, within a socio-technical system, between values, knowledge, organizations, and technologies can create strong interdependencies and selfreinforcing mechanisms, which lead to a lock-in, and may discourage stakeholders from adopting alternative production systems. The concept of socio-technical (or technological) lock-in (David 1985;Arthur 1989) was developed on case studies outside agriculture (energy, transport sectors), but several lock-in situations have already been described in this sector, to understand the impediments to change towards more agroecological practices (Cowan and Gunby 1996;Wilson and Tisdell 2001;Vanloqueren and Baret 2008;Lamine 2011;Fares et al 2012;Magrini et al 2016). Most of these works showed, in various countries, a lock-in around pesticide use that hampers the development of Integrated Pest Management.…”

Lock-ins and Agency: Towards an Embedded Approach of Individual Pathways in the Walloon Dairy Sector

“…Production standards [24][25][26][27] orient pathways of production and consumption. The organization of supply chains and the imbalance of strategic weight among actors act against the financial support of alternatives [28]. The organization of research and education prevents the development of an integrated approach to production issues [29][30][31].…”

A conceptual framework for thinking now (and organising tomorrow) the agroecological transition at the level of the territory

“…Ces réseaux promus par des groupes d'agriculteurs défendent des modes de production alternatifs, voire une idéologie spécifique (réseaux d'agriculture durable et solidaire, par exemple). Actuellement, faute d'avoir pu développer des signes de qualité qui permettent une valorisation de leurs produits sur le marché (Fares et al, 2011), ou d'obtenir des aides reconnaissant leur impact positif sur le territoire, ils restent à l'état de niche. Le raisonnement à partir des cadres d'analyse des SST permet de déterminer la manière de renforcer les régimes lorsqu'ils sont menacés, ou d'identifier les verrous qui empêchent un changement de régime, alors que des contreperformances manifestes sont observées (Schiere et al, 2012).…”

“….) (Fares et al, 2011 ;Meynard et al, 2013) ; l'incomplétude des connaissances lors de la mise en oeuvre des pratiques conduit à une prise de risque par les agriculteurs. Cette incomplétude peut porter sur les processus écologiques à maîtriser (rôle de la diversité associée par exemple), sur la difficulté d'observation des états de l'écosystème, et sur la difficulté de prédire les effets des pratiques (Williams, 2011).…”