7. Quand les associations coproduisent l’action publique : enjeux et tensions autour des campagnes grand public de prévention du sida

Présentation du dossier

“…En termes de morphologie sociale, d'autres travaux ont souligné le hiatus entre les conditions de production des dispositifs de communication et les messages qu'ils génèrent d'une part et les caractéristiques des populations concernées par la politique publique d'autre part (Comby et Grossetête, 2012). La neutralité ou l'indifférenciation sociale des « publics » construits par les acteurs de l'institution apparaît ainsi tantôt impensée, tantôt revendiquée (en vue d'éviter la stigmatisation de groupes sociaux (Oliveira, 2014)), mais aussi tantôt rationalisée dans la perspective instrumentale et fonctionnaliste de l'évaluation des politiques publiques (Ollivier-Yaniv, 2013).…”

Doxa de l’« acceptabilité sociale » contre la santé publique

“…Temporalités, coalescence, alternatives », Paris, 2-4 oct. https://crises-cermes3.sciencesconf.org/ data/pages/recueil_des_resumes.pdf. 2 Ce phénomène est documenté de longue date en SHS, par des travaux relevant de la sociologie des sciences et des technologies(Callon, Lascoumes et Barthe, 2001), de la construction des problèmes publics(Gilbert et Henry, 2009 ; Bernardin 2022), de la médiatisation de la santé et des maladies dans les espaces publics(Lafon et Pailliart 2007 ;Marchetti 2010 ;Pourchet et al 2010, Arquembourg 2017) ou encore de la légitimation des politiques publiques de santé(Ollivier-Yaniv et Rinn 2009 ;Nollet 2014 ;De Oliveira 2014 ;Ollivier-Yaniv 2015).…”

La communication publique sanitaire à l’épreuve des controverses

“…À bien des égards, l'épidémie du sida est un exemple particulièrement significatif de ce phénomène de transformation de l'action publique du fait des controverses répétées relatives aux décisions, ou à l'absence de décisions, institutionnelles : transformation de l'articulation entre bien commun et droits individuels, développement des campagnes de communication de prévention (Paicheler, 2002 ;Rinn, 2002) et renouvellement des modes d'action de groupements sociaux émanant de la société civile, souvent des associations de malades, impliqués dans l'action politique et médiatique de manière plus ou moins contestataire ou entriste face aux institutions publiques et biomédicales (Oliveira, 2014).…”