Introduction 1La littérature sur la question agraire brésilienne s'appuie sur un dualisme qui met en opposition les aspects d'un retard et les possibilités de « notre » modernisation, aussi nous avons senti le besoin d'une critique de ce dualisme. Ainsi, notre parcours devra repenser le concept de « région » et de son incorporation à la planification menée par l'État. Cela découle de la préoccupation de classer la colonisation et la constitution de régions pour ne pas retomber sur des caractérisations basées sur des oppositions à la contemporanéité. Nous proposons alors deux questions à prendre en compte. La première, à partir de l'affirmation que la modernisation est fondée sur une autonomisation des catégories de terre, travail, État et capital, auparavant confondues en représentations qui en réunissaient plusieurs. La deuxième propose que la question agraire soit développée à partir de la question régionale qui émerge entre agriculture et industrie, et entre rural et urbain, sans négliger la nécessité de reprendre des éléments qui conditionnent la formation de la première. Puisque nous ne croyons pas que de telles discussions soient datées, avec des positions dualistes qui répondent dans la production récente sur le « monde rural », nous réaffirmons le besoin de cette critique. Notre « archéologie » cherche à trouver, ainsi, le sens d'un cadavre qui hante la question agraire contemporaine.
2Il est possible de mettre en rapport ces questions quand nous pensons que l'autonomisation du capital implique un déploiement de segments du marché, de façon à consolider un marché foncier, un marché du travail et un autre des éléments du capital et de l'argent, à portée nationale, séparés entre eux et séparés de l'État. L'industrialisation suppose alors la constitution du marché de capitaux et demande l'approvisionnement en matières-premières, en travailleurs disponibles, outre l'intermédiation du crédit pour dynamiser les investissements, l'État en position de médiateur de ses liens les plus divers. Cependant, nous retenons l'idée selon laquelle l'autonomisation n'est pas l'autonomie, la valorisation du capital continuant à dépendre de l'exploration des travailleurs, sans qu'il y ait, comme dans les autres catégories (terre, capital et État) d'auto-rémunération possible sans ce prérequis, même si cela se passe dans des lieux autres que celui où se trouve l'élément rémunéré. Ce développement des différents marchés constitue, en même temps, la généralisation d'une forme sociale unique passant, par le marché et par la diminution des personnes, des lieux et des choses à la qualité générique de marchandises ou de leurs propriétaires. Nous pouvons alors traiter l'autonomisation également comme un processus d'homogénéisation de cette forme sociale fétichiste. La paire hétérogénéité/homogénéité organise les idées qui s'en suivent, en évitant de certifier dans la hâte la prévalence d'un des pôles. L'introduction faite, passons à la critique proprement dite.
Question régionale et question agraire 3Il n'est certes pas nouveau de di...