Intimidation homophobe, stratégies d’adaptation et intégration de l’orientation sexuelle

Abstract

Résumé Cette étude examine l’impact de l’intimidation homophobe et des stratégies d’adaptation sur 6 dimensions de l’intégration de l’orientation sexuelle (OS) à partir d’un échantillon de 262 jeunes LGBT. Un modèle de régression linéaire a été réalisé pour chaque dimension, avec la victimisation homophobe et les stratégies d’adaptation comme principales variables indépendantes d’intérêt. La victimisation homophobe était associée à une plus faible affirmation de l’OS et à davantage d’homophobie/biphobie intériorisée, de préoccupations relatives au jugement d’autrui, de confusion identitaire, de dissimulation et de difficultés d’acceptation de l’OS. Les stratégies d’adaptation centrées sur la résolution de problèmes étaient associées à davantage de préoccupations relatives au jugement d’autrui alors que celles centrées sur l’évitement étaient associées à davantage de préoccupations relatives au jugement d’autrui et de difficulté d’acceptation de l’OS. Les résultats appuient l’importance de poursuivre la lutte à l’homophobie/biphobie et de mieux outiller les jeunes pour soutenir l’intégration positive de leur OS.

Construction identitaire, intimidation homophobe et soutien familial perçu d’adultes émergents lesbiennes, gais, bisexuelles ou bisexuels au Québec

“…L'influence des expériences d'intimidation homophobe sur la construction de l'identité sexuelle est plutôt bien documentée (Mohr et Kendra, 2011;Willoughby, Doty et Malik, 2010;Szymanski et Ikizler, 2013). Goyer, Blais et Hébert (2015) démontrent par exemple que le fait d'être victime d'intimidation est associé à une plus faible affirmation de l'orientation sexuelle, à plus de dissimulation de l'orientation sexuelle, à davantage d'homophobie intériorisée, de confusion quant à l'identité sexuelle et de difficultés d'acceptation de l'orientation sexuelle chez les jeunes ayant des attirances homosexuelles ou bisexuelles. Mais l'impact de ces expériences, comme celui d'autres facteurs de stress (comme le manque de soutien familial par exemple), sur d'autres dimensions identitaires, non spécifiquement liées à l'orientation sexuelle (comme la capacité à savoir qui l'on est, ce qui compte pour nous et qui l'on souhaite devenir), est moins exploré.…”