Résumé. Les préoccupations sont croissantes pourétudier les liens entre des conditions environnementales spécifiques et la fréquence de certaines pathologies. Nous proposons d'analyser ici le lien présupposé entre une exposition au radon et le cancer du poumon. Le radon, est un gaz radioactif d'origine naturelle (issu de la désintégration naturelle de l'uranium présent dans la croûte terrestre et plus particulièrement dans certaines formations géologiques). A partir du sol et de l'eau, le radon se diffuse dans l'air (exhalation) et se trouve, par effet de confinement,à des concentrations plusélevéesà l'intérieur des bâtiments qu'à l'extérieur. Les descendants solides du radon sont alors inhalés avec l'air respiré et se déposent dans le poumon. Il estétabli par diversesétudes scientifiques que le radon a un impact non négligeable sur certains cancers, notamment du poumon (augmentation de 16 % du risque de cancer du poumon par tranche de 100 Bq/m 3 ), et des cancers digestifs via la consommation d'eau qui s'est chargée en radon au contact du socle. Le nombre annuel de décès par cancer du poumon attribuableà l'exposition domestique au radon en France métropolitaine varie entre 1 200à 3 575 en fonction des relations exposition-réponse utilisées. Plusieurs régions en France se caractérisent par une problématique radon reconnue etétudiée depuis longtemps (Bretagne, Massif central, Corse). Or, si le radon ne recouvre pas l'ensemble de la région PACA, certaines zones géographiques sont particulièrement concernées et méritent d'êtré etudiées : le Massif des Maures dans le Var, du Mercantour dans les Alpes-Maritimes et du Briançonnais dans les Hautes-Alpes. La région PACA est une des régions de France et d'Europe les plus touchées par la pollution atmosphérique principalement dueà l'augmentation du trafic routier et des contributions de régions industrialisées telles que la vallée du Pô, l'Etang de Berre... ainsi qu'au climat méditerranéen chaud. Du fait de cette caractéristique, le radon a souventété relégué au second plan par rapport aux polluants les plus communs. Néanmoins, il aétéétablit que le radon du fait de ses spécificités (accumulation en milieu intérieur, gaz naturel inodore) représente un risque trop souvent négligéà prendre en compte de toute urgence dans certaines zones.Les approchesépidémiologiques incluent désormais une dimension géographique pour explorer et décrire les territoiresà la recherche d'hypothèses (expositionmaladie), ou bien encore pourévaluer les résultats des décisions prises pour en diminuer l'importance.En 2011, la France comptait 365 500 nouveaux cas de cancer, dont 27 500 cas de cancers du poumon. Les cancers sont en augmentation de 35 % chez les hommes et de 43 % chez les femmes depuis les années 1980 [1]. Selon l'AFSSET, notre environnement conjuguéà notre style de vie, sont les principales causes de cette augmentation. Ainsi, après le tabagisme, le radon est le deuxième facteur de risque de cancer du poumon dans le monde, provoquant selon l'OMS des dizaines de milliers de décès annue...
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