Musiques sourdes? Face à cette expression, plusieurs se représentent les efforts pour donner aux
personnes sourdes un « accès » à la musique, considérée ici dans sa forme entendante normative
(p. ex. une piste sonore musicale). Traduction de chansons vocales en langues des signes
diverses, transformation de pistes sonores en expérience vibratoire, rythmes musicaux traduits
par des haut-parleurs visuels, etc. Les initiatives d’accessibilité sont multiples, mais la plupart du
temps unidirectionnelles : elles visent à rendre la musique entendante accessible aux personnes
sourdes, réputées vivre dans un « monde de silence ». Nos mains qui vibrent vise à déconstruire
le concept d’accessibilité : et si c’étaient les personnes entendantes qui avaient accès aux
musiques signées?
Inspirée par l’artiste sourde Christine Sun Kim qui se réapproprie le son, Nos mains quivibrent est une recherche-création menée grâce à la collaboration de quatre artistes sourd-es québécois-es d’origines diverses. Quatre ateliers réalisés en 2018 nous ont permis d’explorer la musique signée, en utilisant langues des signes (québécoise et américaine), gestes et vibrations. Diffusée pour une première fois lors du symposium VIBE : affronter le capacitisme et l’audisme à travers les arts, elle fait ici l’objet d’une réflexion à huit mains, écrite en 2019. Quel(s) attachement(s) avons-nous eu avec la musique? En quoi la musique signée est-elle différente de la musique entendante? Qu’est-ce que ça veut dire pour nous déconstruire l’audisme en musique? Voilà les questions qui ont guidé cet échange multilingue en langue des signes québécoise, en français et en anglais.
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