Une étude transversale, a été menée afin d’évaluer l’impact de la pandémie du coronavirus sur le niveau d’anxiété et la qualité du sommeil du personnel hospitalier d’un hôpital universitaire privé impliqué dans la réponse contre la pandémie au Liban, tout en identifiant les facteurs qui pourraient affecter ces symptômes. L’évaluation s’est effectuée à l’aide de questionnaires auto-administrés ; un auto-questionnaire qui inclut les données sociodémographiques, la nature du travail exercé à l’hôpital, des questions sur les facteurs affectant le niveau de stress, et des questions sur la consommation de substances. Des échelles d'auto-évaluation ont été utilisées ; l'Inventaire d'anxiété d'État-Trait (STAI) pour le dépistage des symptômes anxieux, et l'Indice de qualité du sommeil de Pittsburgh (PSQI) pour mesurer la qualité du sommeil. Un total de 628 personnels de santé a répondu au questionnaire. Parmi tous les participants, 503 (81,4 %) étaient des infirmiers/infirmières, 52 (8,4 %) des médecins et 63 (10,2 %) des internes. En ce qui concerne les caractéristiques des participants : 409 (66,2 %) avaient moins de 40 ans, 441 (71,4 %) étaient des femmes, 309 (55 %) étaient mariés, 333 (53,9 %) avaient un seul enfant, 428 (69,3 %) avaient un niveau universitaire, et 591 (95,6 %) ne présentaient pas une histoire psychiatrique. Les moyennes obtenues aux deux échelles étaient de 44,5 au STAI, et de 6,0 au PSQI. Parmi le total des participants, 61,5 % auront un score au STAI supérieur à 40, indiquant des symptômes anxieux modérés à sévères, et 48,4 % auront un score au PSQI supérieur à 5, indiquant une mauvaise qualité de sommeil. Les infirmiers/infirmières diplômés, les internes, les femmes et les participants plus jeunes présentent des scores significativement plus élevés au niveau des deux échelles que les autres catégories de participants. Les participants sans enfants, ceux ayant un niveau académique universitaire, et ceux ayant des antécédents psychiatriques présentent des scores significativement plus élevés uniquement en ce qui concerne la PSQI. Une proportion de 31,2 % de nos participants aura augmenté leur consommation d’alcool ou de substances (tabac, caféine, tranquillisants, cannabis ou autres). Parmi les facteurs liés à la COVID-19, le fait d'avoir des proches touchés par le virus (22,2 %), d'être excessivement exposé aux médias (12,9 %) et d'avoir augmenté la consommation de substances/alcool pendant la période de la pandémie (31,2 %) a été associé à des scores significativement plus élevés au niveau des deux échelles d’évaluation. Parmi les sources de stress liées à la pandémie rapportées, nous trouvons la peur d’être infecté ou d’infecter les autres dans 61,7 %, la peur que quelqu’un de leurs proches soit infecté des 45,6 %, la peur d’avoir un accès limité aux équipements médicaux dans 17 %, et la perte financière dans 16,3 %. Une analyse de régression logistique multivariée a permis d’identifier les facteurs suivants comme étant associés à un risque plus élevé de symptômes anxieux : sexe féminin, ...