Par mikhail maizuls Chercheur indépendant les historiens qui interrogent le pouvoir, l'efficacité, l'agentivité ou la performance des images médiévales 1 se concentrent surtout sur les images sacrées qui sont au coeur de tout le système religieux. elles sont vénérées, ornées, vêtues et dévêtues, cachées et montrées, baisées et touchées, portées en processions, volées, agressées, défigurées et même parfois détruites par des (in)fidèles. Pourtant, dans la culture médiévale, les images du diable et des démons peuvent aussi être investies d'un pouvoir, qui est à la fois redouté et recherché. il faut rappeler que la majorité des représentations visuelles des anges déchus de la tradition biblique et chrétienne qui ont été figurées au moyen Âge n'appartenait pas à la catégorie des images magiques ou illicites. dans la plupart des cas, les peintres et les sculpteurs médiévaux représentaient les forces maléfiques-hors de leur royaume infernal où les démons torturent les damnés-non pour les glorifier ou les manipuler mais pour montrer leur (im)puissance, découvrir leurs ruses, combattre le vice et montrer la voie du salut opposée à la voie de la perdition 2. Comme l'écrit d. arasse, « la leçon qu'apporte la figure du diable est aussi paradoxale qu'optimiste : quelque terrible que soit le démon, tout chrétien peut le vaincre 3 ». Pourtant, les images du diable les plus orthodoxes (du point de vue de leur contenu, emplacement et utilisation) ne se réduisaient pas à leur fonction édifiante
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