L’histoire et les modalités des introductions biologiques constituent une source d’information précieuse pour les scientifiques et les gestionnaires investis dans des programmes de restauration écologique. C’est pour éclairer l’élaboration d’une stratégie de gestion destinée à prévenir les invasions biologiques et réduire l’impact des populations allochtones déjà présentes sur l’île Cocos (Costa Rica), qu’a été réalisée une synthèse critique de l’évolution de la faune des vertébrés qui se sont reproduits sur l’île depuis sa découverte par les Européens, entre 1531 et 1542. Les vertébrés y sont actuellement représentés par 26 espèces dont 19 autochtones et 7 allochtones. La fraction allochtone constitue donc 27 % de l’actuel peuplement. Parmi les 21 espèces de vertébrés qui ont été introduites de façon certaine au cours du demi-millénaire (11 mammifères et 10 oiseaux), 7 (6 mammifères et un oiseau), soit 33 % du total, sont toujours présentes sur l’île et s’y reproduisent. Ce pourcentage est plus de 3 fois supérieur à celui que laisserait prévoir la règle des 10 %. Parmi les taxons allochtones, seules les deux espèces de Rattus ont été introduites non intentionnellement. Par ailleurs, le peuplement autochtone de l’île est caractérisé par l’absence de mammifères, un taux d’endémisme de 42 % et la documentation disponible ne permet pas de conclure de façon fondée à la disparition d’espèces autochtones entre la découverte de l’île et le temps présent. Pendant cette période, l’île Cocos, en dépit de son isolement géographique, de son éloignement des grandes voies de navigation, de l’absence d’établissement humain pérenne et d’installation portuaire, a donc vu son peuplement de vertébrés terrestres profondément modifié par l’action de l’Homme et ceci de façon essentiellement délibérée et par la voie d’introductions.
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