Résumé Le champ éducatif français oppose un fort système normal, d’un côté, et un sous-système spécial, de l’autre. Cette séparation est ancienne. Elle persiste à la fois au plan institutionnel, juridique et idéologique, malgré toutes les tentatives de rapprochement, en particulier au travers des politiques dites d’intégration scolaire des enfants handicapés. Les auteurs examinent successivement les ancrages historiques de ces clivages sectoriels, les contradictions actuelles des politiques qui s’affichent pourtant en faveur de la scolarisation pour tous, enfin la place occupée par les cultures professionnelles dans les résistances et les formes d’adaptation aux mutations éducatives en cours. L’enjeu fondamental est de construire des conditions institutionnelles, mais aussi socioculturelles et professionnelles, qui permettront effectivement une inclusion évolutive et durable. La question soulevée ici est donc celle des conditions d’une culture partagée.
The division of educationnal work between teachers and specialized educators started in the 1 940's. It was first initiated with the institutionalization of the unadopted childhood sector, witch was at that time clearly separated from the school system. As a major reference in the area, inranto- juvenil neuropsychatry greatly contributed to the expansion of specialized education as a profession. This stands as beeing the major disagreement between the school education and specialized education. Between the families and the French State, the means and ways of professionalization of those two activities seams quite similar but parallel. They both developed technical and social specificities inherited from their historical division of reeducational work. With such conditions, no wonder collaboration stays problematical, despite the fact that recent initiatives have shown that cooperation obstacles can be overcome.
Résumé En trois décennies, c’est bien le domaine de l’aide et de l’action sociales qui a connu la décentralisation la plus poussée. Mais la situation s’est beaucoup transformée, du fait des évolutions internes et externes, politiques autant qu’économiques. Pourtant, aujourd’hui, les besoins et les risques sociaux explosent et nous proclamons plus que jamais les droits des usagers et même l’individualisation obligatoire des réponses. La décentralisation à la française est-elle bien taillée et, surtout, bien légitimée pour faire face à la nouvelle donne ? L’article aborde ce qu’est devenu le « social réalisé » depuis trente ans. L’auteur s’intéresse d’abord à l’imaginaire français de la décentralisation, avant de réfléchir aux effets de son transfert au niveau territorial par « blocs?de compétences », pour enfin montrer que cette réforme structurelle annonce en réalité les contradictions du grand virage néolibéral.
Cet article propose une contribution à l'histoire du travail social. Plutôt que de développer, comme il est coutume, une de ces fresques grandioses qui entraînent le lecteur de l'âge classique à aujourd'hui, l'auteur a choisi de s'en tenir à un dispositif particulier d'action sociale — la rééducation pour l'enfance inadaptée—, et aux années 40 qui voient ce secteur s'édifier et connaître ses premiers développements. Il étudie plus particulièrement la fonction d'écran de l'année 1945, qui correspond en France à la libération du territoire, et tente de restituer la part décisive du gouvernement de Vichy (1940-1944) dans cette institutionnalisation.
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