Dans les régions calcaires la connaissance du régime des cours d'eau ne peut être appréhendée qu'au droit des stations de jaugeage. La transposition des caractéristiques principales du régime de la rivière soit à l'amont, soit à l'aval de la station, peut se traduire par des surestimations ou sous-estimations importantes suivant la répartition des apports ou des pertes entre la station prise en compte et la section où l'on désire estimer les débits.Un tel problème se pose pour la prédétermination des débits d'étiage, notamment dans le cadre de la fixation de normes de rejet. Il convient alors d'estimer au droit du site envisagé: -les débits caractéristiques d'étiage (par exemple débit moyen minimal sur n jours consécutifs pour différentes périodes de retour); -la durée pendant laquelle la rivière peut s'assécher pour différentes périodes de retour (par exemple assèchement pendant 30 jours consécutifs 2 années sur 10).Il est bien évident que seules des mesures et observations en nombre suffisant, et adaptées au problème posé, permettront d'estimer les débits au droit d'un site dépourvu de station de jaugeage, surtout si celui-ci se situe au niveau d'une zone de pertes où la rivière peut s'assécher.De tels problèmes se posent sur la Tille, où différents projets de stations d'épuration sont envisagés, notamment à Is-sur-Tille et Til-Châtel. Cadre général du système karstique Tille-IgnonVenelle-Bèze
Cadre géologique et circulations karstiquesLe bassin karstique des sources de la Bèze est traversé dans sa partie ouest par trois rivières prenant naissance à l'extérieur de ce bassin: il s'agit de la Venelle, de la Tille et de son affluent l'Ignon ( fig. 1).Ces trois rivières sont pérennes à leur entrée dans le bassin karstique au niveau du "seuil" marneux de l'Oxfordien moyen à supérieur (faciès "Argovien"). Après la traversée de cet écran imperméable elles vont s'écouler sur un complexe calcaire récifal de l'Oxfordien supérieur (faciès "Rauracien") ainsi que sur les calcaires compacts du Kimméridgien inférieur (faciès "Séqua-nien"). Bien qu'ayant des faciès variés, ces formations calcaires présentent une même karstification et montrent un comportement identique vis à vis des circulations souterraines. Il n'existe pratiquement aucun réseau de surface sur toute l'étendue du bassin karstique.Dès leur entrée dans le bassin calcaire les rivières vont donc montrer des pertes plus ou moins importantes, ces pertes étant fonction du niveau de la nappe, du débit amont, mais également de la capacité d'absorption du lit des cours d'eau.La Venelle, qui montre des infiltrations graduelles à partir de Selongey, tant en étiage qu'en crue, se perd totalement par injection dans une gravière sur karst ouvert à l'amont immédiat de Lux. Seules les fortes crues ne peuvent être totalement absorbées et entraînent des inondations périodiques dans la partie Est de l'agglomération de Lux.Sur l'Ignon, les pertes demeurent minimes entre Issur-Tille et Til-Châtel, le substratum marneux ("Argovien") étant relativement proche.Sur la Tille, les infil...
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