ré s u méCet article porte sur les périphrases aspectuelles (commencerà,être en train de, etc.). On montre que si les grammaires divergent fortementà propos du statut lexical ou grammatical qu'il convient de leur accorder, il est néanmoins possible et pertinent de dissocier deux classes de périphrases, auxquelles on attribue un fonctionnement sémantique nettement différent. Les unes serventà construire un sous-procès, tandis que les autres indiquent un type de visée aspectuelle particulier. Cette analyse prend appui sur desétudes récentes (Kronning, François, Laca), qui montrent de façon indépendante, mais convergente, qu'il est nécessaire de dissocier deux classes de périphrases aspectuelles sur la base de leur comportement syntaxique.1 la structure phasale des procè s Nous considérons 'l'aspect de phase', sous lequel est présenté un procès (état oú evénement), comme le résultat d'une opération de sélection d'une partie (phase) du temps constitutif de ce procès. Cette opération est nécessairement complémentaire du repérage temporel, car, comme l'indiquait clairement Brunot dès 1922, ce n'est pas le procès pris globalement qui se trouve temporellement localisé, mais seulement la partie qui en est sélectionnée:[. . .] le temps ne peutêtre complètement indiqué que si on exprime, d'une part,à quel moment se rapporte l'action, d'autre part,à quel point de son développement elle en està ce moment. [. . .] Supposons qu'on donne rendez-vousà quelqu'un qui vous a présenté un manuscrit: revenez lundi, je l'aurai lu, nous en causerons. Ce qu'on veut lui marquer par je l'aurai lu, c'est que ce jour-là la lecture sera terminée, le fait accompli. L'action se présentera sous l'aspect d'une action accomplie.' (Brunot, 1922: 440).Pour autant, ce temps constitutif ('impliqué' selon Guillaume 1964: 47, 'présupposé par le procès' selon Barcelo et Bres, 2006: 12) ne se limite pas -contrairementà ce qu'une formulation approximative laisse généralement entendreau temps 'interne' du procès (i.e. compris entre ses bornes initiale et finale), mais englobe aussi les phases préparatoire et résultante du procès, ce que Borillo (2005: 67) nomme 'l'aspect externe', par oppositionà 'l'aspect interne'. Si l'on admet le découpage classique de l'aspect interne en trois phases (début, milieu, fin)