Nesta entrevista, o cientista social e especialista em política internacional Jean-Jacques Kourliandsky avalia o cenário político atual da América Latina. Embora na grande maioria dos países latino-americanos, nas últimas décadas, a democracia tenha demonstrado um funcionamento adequado através da conquista dos direitos eleitorais, se observa atualmente um refluxo quanto a esses direitos e ganha força ideias conservadoras e de extrema-direita, que flertam com o autoritarismo. Em resposta ao tema do evento “Discurso e (pós)verdade. Efeitos de real e sentidos da convicção”, o pesquisador também relaciona a esse refluxo político a propagação e circulação de inverdades.

Résumé Le discours politique d'Hugo Chávez marque une rupture par rapport à celui de ces prédécesseurs. Inspiré par le projet bolivarien et une idéologie nationaliste et socialiste, il propose la mise en place du socialisme du XXI e  siècle et d'un bloc régional, qui élimineraient le néo-colonialisme en Amérique latine. En politique intérieure, H. Chávez veut remplacer la démocratie représentative par la démocratie participative. Il a ainsi consolidé son autorité dans le pays et apparaît comme le porte-parole de la contestation vis-à-vis des États-Unis. Or, le discours n'a pas pour le moment été mis en pratique. H. Chávez ne s'est pas attaqué au capitalisme et recourt aux principes de la démocratie représentative. En réalité, le pays poursuit, comme par le passé, sa politique d'influence fondée sur les ressources énergétiques.

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L’Amérique latine constitue l’un des lieux paradoxaux des nouveaux désordres internationaux. En effet, si la fin de la guerre froide a permis de tourner la page des conflits dits « régionaux », hérités de l’affrontement Est/Ouest, la paix entre belligérants n’a pas éliminé les violences, pas plus qu’elle n’a permis de construire des sociétés portées aux compromis. Dans le meilleur des cas, elle a favorisé l’établissement formel de démocraties électorales. Les élites démocratiques qui ont pris la suite des dictatures ont à gérer des États qualifiés par les sociologues de « non viables », des États éclatés politiquement, socialement et géographiquement, et contestés. Ceux-ci seraient à la source de nouvelles formes d’insécurité affectant, au-delà de leurs espaces, l’hémisphère occidental, la société internationale en général et les pays développés en particulier.