Cette série est celle où l'École publie les thèses de ses anciens membres : comme le livre de Pierre Grenade, Essai sur les origines du Principat, le présent volume est un ouvrage posthume.Lors de sa mort accidentelle le 6 septembre 1967 sur une route du sud de l'Espagne, alors qu'il rentrait d'une mission archéologique en Tunisie et en Algérie, Georges Ville laissait, avec une énorme documentation figurée, un fichier, des notes et un gros manuscrit à peu près terminé sur la gladiature1. Il y travaillait depuis des années : dès l'École normale, il était l'élève de William Seston, qui fut pour lui plus qu'un maître; c'est sous sa direction amicale et attentive qu'il a rédigé La gladiature en Occident des origines à Domîtien. C'est le livre que nous publions ici.Un autre volume sera réservé à l'étude iconographique. Il comprendra le texte, rédigé par Georges Ville, d'une étude chronologique sur l'armement des gladiateurs, ainsi qu'une partie de la documentati on figurée; la pièce principale en sera un corpus des bas-reliefs gladiatoriens antérieurs à la mort de Domîtien, dont la préparation était très avancée.Les historiens de Rome et tous les amis de l'École ont souvenir de la plaquette Georges Ville qui fut consacrée à sa mémoire en 1972 par des amis fidèles : ils connaissent aussi les présentations de son uvre faites durant ces dernières années par son ami Paul Veyne (Les gladiateurs dans L'Histoire, 1978 et Religion et politique : comment ont pris fin les combats de gladiateurs dans les Annales, 1979).Ce n'est donc pas à moi qu'il revenait d'écrire cette préface. Mais W. Seston et P. Veyne ont pensé l'un et l'autre qu'il serait plus facile, ou moins difficile, au directeur de l'École de se limiter ici aux quelques lignes nécessaires. Il est vrai que j'ai peu connu Georges 1 Ce manuscrit et les dossiers de Georges Ville ont été déposés aux Archives du Collège de France.
VIII PRÉFACEVille, assez toutefois pour apprécier son intelligence et sa rigueur, et pour reconnaître une passion commune pour la Méditerranée : l' Afrique, la Sicile, Rome . . . Les «éditeurs» du livre me disent que leur tâche s'est bornée à mettre matériellement le texte au point2, à rédiger quelques pages demeurées à l'état d'esquisses, en respectant l'esprit de l'auteur et ses idées, enfin à ajouter des références à la documentation figurée. Ces modifications sont entre crochets droits. Mais nous savons tous combien il est difficile de manier ces crochets quand ils doivent concilier le culte de l'amitié, le respect d'une pensée et les exigences de la science. C'est pourquoi je devrais leur dire, et tout particulièrement à Paul Veyne qui a consacré beaucoup de son temps à l'aggiornamento et à la présentation du manuscrit, ma plus profonde gratitude : si j'hésite à l'écrire, c'est parce que je sais ce que cet officium amicitiae a signifié pour Paul Veyne.Dernier point que je tiens à signaler : des membres de l'École ont proposé de réaliser l'index de ce livre. Disponibilité qu'on appréciera à sa juste valeur et qui montrerait, s'il était besoi...