Eaux souterraines, sources de dignité et ressources sociales : cas d'agriculteurs dans la plaine du Saïss au Maroc Résumé La réalisation d'un forage est pour un fellah (agriculteur) du Saïss un argument agroéconomique de l'ordre de l'évidence pour conduire une agriculture rentable. Cependant, l'accès aux eaux souterraines manifeste d'autres réalités socio-affectives qui motivent de manière forte la décision d'accéder à « son eau à soi ». Avoir sa propre eau est pour le fellah aussi une évolution qualitative, une émancipation d'une agriculture d'hier, qui étouffe la dignité et l'estime de soi. Ce qui pose problème pour les fellahs ce n'est pas la disponibilité de l'eau en soi, la difficulté est de rassembler tous les accords pour aller la chercher. L'orientation sans précédent vers une agriculture irriguée par les eaux souterraines conduit à une surexploitation des nappes du Saïss. On peut se poser la question de ce qu'il va advenir de ces fellahs qui misent toutes leurs forces dans un forage.
Recevoir la parole des institutions et la leur retourner : parcours agricoles de jeunes ruraux diplômés-chômeurs dans le Saïss-Maroc « Les études nous ont ramené du savoir (.. .), mais aussi elles ont révélé notre condition ». Saïd, fellah diplômé chômeur I l y a 40 ans, les jeunes ruraux marocains avaient des représentations négatives de l'activité agricole (Pascon et Bentahar, 1969). Pour eux, pratiquer l'agriculture était la seule issue lorsque l'on n'avait aucune qualification, aucune éducation et aucun métier. L'agriculture était une activité d'ordre social, pour faire quelque chose plutôt que rien
Composer avec l'État : voies d'engagement des jeunes diplômés dans l'agriculture au Maroc C ette étude porte sur des jeunes ruraux qui, après avoir obtenu leurs diplômes en ville, sont revenus à leurs villages d'origine pour y tenter une insertion socioprofessionnelle en composant avec l'État. Au Maghreb, ce retour des jeunes surgit dans un contexte sociopolitique et économique mouvementé, marqué particulièrement par les événements du « Printemps arabe ». Les études réalisées sur les jeunes du Maghreb montrent une prise de conscience collective particulièrement contestataire vis-à-vis du pouvoir (Hibou, 2011). En 2011, au Maroc par exemple, les jeunes en quête de travail et de libertés ont contesté les politiques publiques, notamment celles qui concernent leur insertion
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